Le (prin)temps passe et passe et passe…

J’ai dû m’asseoir à ce moment-là sur une autre chaise, celle de mon grand-père. Ça ne m’arrive pas souvent je dois dire, mais là, trop c’était trop. Cela faisait des sacrés lustres que mon compagnon (celui qui dort normalement à ma droite et non pas à mes pieds) ne m’avait dit pareil mot doux ! Et voilà que mon chat prend le journal et me parle d’un article fort intéressant (selon ses propres mots) sur le krach boursier de 29. Continuer de lire Le (prin)temps passe et passe et passe…

Banc public, banc privé…

– Tu y crois, toi, au banc de sardines ? 

– T’es banjo ou quoi ? Pourquoi que les sardines, elles auraient besoin d’un banc d’abord ? Comment que tu veux qu’elles s’asseyent teh ? 

– Mais non, un banc de poissons, c’est pas comme nous autres bancs publics, enfin, m’étonnerait pas qu’on devienne vite des bancs privés, mais c’est une autre histoire évidemment. Continuer de lire Banc public, banc privé…

L’os de Noël

Aussi, lorsqu’un soir où il sortait sa poubelle, en grommelant, parce qu’il avait failli oublier que le lendemain, c’était le jour de ramassage, et qu’il était déjà en chaussons et en pyjama, et qu’il avait dû enfiler son manteau parce qu’on se les gelait en ce 23 décembre, il ne remarqua pas tout de suite le bruit étouffé qui s’échappa du conteneur à déchets, tout occupé qu’il était à grogner contre le froid et ce système de poubelle qui vous commandait quand vous deviez déposer vos ordures. Alors qu’il prenait une respiration entre deux bougonnements pour soulever sa poubelle et la jeter à l’intérieur, il entendit des petits bruits qui semblaient provenir… du conteneur.  

“Qu’est-ce que c’est que ce bazar encore ?!” Continuer de lire L’os de Noël

Humanida

Sanzavi soupira devant la pile de dossiers qui semblait ne jamais désemplir. Un coup d’œil à sa montre indiquait qu’il devait encore à la communauté bien deux heures de loyaux services, plus communément appelés “travail”. Lui qui avait présidé les plus hauts conseils au ministère de l’Obédience des Ministres Emphatiques se trouvait relégué, après une affaire aussi louche qu’un humain atteint de strabisme, au sous-sol du ministère des Imbéciles Heureux, préposé aux Archives des Traditions en Transition Transitoire, qu’il lui incombait d’approuver ou non, armé de son tampon à l’encre rouge Continuer de lire Humanida

Mauvais esprits 2

Laurie se mit à rire, essayant de masquer sa propre panique. Habituée à effrayer ses amies, elle remercia son costume de morte-vivante qui camouflait les violents battements de son cœur. Laurie sentit que son rire n’avait pas suffi à rassurer ses amies. Elle se leva d’un pas qu’elle voulait décidé et prit, en guise d’arme, la bouteille de Champomy qui se trouvait sur la table. C’était absurde, en plus elle était vide. Une bouteille sur le crâne, même sans alcool, ça devait faire mal à la tête, non ? se surprit à penser Laurie avant de jeter un dernier regard sur ses amies terrorisées. Continuer de lire Mauvais esprits 2

Histoires d’animots

Quelle mémoire de poisson rouge, maugréa-t-elle en se regardant dans le rétroviseur, ça ne lui revenait pas… L’âge, sans doute. Dire qu’avant, elle était capable de réciter toute l’encyclopédie à l’envers. On l’avait appelée Dumbo pendant toutes ses années de primaire… Pour sa mémoire d’éléphant… à moins que ce ne soit pour ses oreilles, qui étaient bien décollées à cette époque-là… Continuer de lire Histoires d’animots

Miroir aux alouettes

Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants, les peur-de-manquer-d’un-rien avaient planté et planqué des réserves affolantes de tout ce qui leur servait au quotidien. Continuer de lire Miroir aux alouettes

La chute de sa Majesté (des mouches)

Brundle, le patriarche de la famille, un enculeur de mouches de père en fils – depuis 2002 -, avait ri avec bonhomie de la facétie, en donnant un coup de tapette sur l’épaule de sa femme qui elle, n’avait pas bougé d’une aile. Depuis qu’on lui avait dit qu’elle ne retrouverait plus son poids mouche, elle la faisait plutôt fine, la mouche. Le fils, lui, avait à peine hoché la tête ; peu habitué à changer d’environnement, et donc blasé devant tout changement, il passait ses journées à se moucher, ayant contracté un méchant rhume des villes sur le bateau-mouche. Continuer de lire La chute de sa Majesté (des mouches)

Ras le sol !

— Non mais oh dites donc, pour qui vous prenez-vous pour vous parquer ainsi sur mon territoire ? s’insurge Dame Moquette.
— Comment ça, sur votre territoire ? s’exclame Père Parquet.
— Exactement ! Mon territoire ! De l’évier de la cuisine au bidet de la baignoire !
— Votre cher propriétaire ne vous a rien dit ? La moquette, c’est has been depuis belle lurette !

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Rencontre de troisième génération

Deux molosses atterrirent aussitôt devant lui, un air pas vraiment « toutou friendly ». Ransen Pulin frémit. Se pourrait-il qu’il vécût-là ses dernières heures ? Comment les colosses avaient-ils pu se poser ainsi devant lui comme deux campanules ? Ca le rendait incrédule. Il regarda la canne qu’il tenait à la main. Et si, sur le pommeau, avait été représentée une tête de chat ? Continuer de lire Rencontre de troisième génération

Just (un)married (et juste merci !)

Bonsoir ! Je viens de réaliser que cela fait déjà 3 ans que ce blog est né ! 3 ans ! Il peut s’en passer des choses en ce laps de temps ! Alors, à toi, cher.ère lecteurice, qui me suis depuis peu ou le début, que tu restes silencieux dans tes commentaires, ou consciencieux dans tes critiques, je te dis MERCI ! Parce que de l’autre côté de l’écran, cela fait toujours plaisir de savoir que mes petits textes, qui partent dans leur bouteille informatique, trouvent un bord de mer sur lequel se poser en quelques clics 🙂 ! Aujourd’hui, voici 2 textes un peu loufoques écrits pour l’atelier Les mots (défi de février terminé jusqu’au bout oh yeah 🙂 ) et toujours pour l’atelier de Pascal Perrat que j’aime énormément. Sans plus de fariboles, bonne lecture, merci de ces belles rencontres et ces jolis échanges autour de l’écriture et me suivre toujours plus nombreux et nombreuses ! Je crois qu’en ces temps complexes, nous devons d’autant plus rire… et nous unir !

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