Banc public, banc privé…

– Tu y crois, toi, au banc de sardines ? 

– T’es banjo ou quoi ? Pourquoi que les sardines, elles auraient besoin d’un banc d’abord ? Comment que tu veux qu’elles s’asseyent teh ? 

– Mais non, un banc de poissons, c’est pas comme nous autres bancs publics, enfin, m’étonnerait pas qu’on devienne vite des bancs privés, mais c’est une autre histoire évidemment. Continuer de lire Banc public, banc privé…

Le bouillon mystère (Agenda ironique de février)

– Ça y est, les carottes sont cuites ! s’exclama Mme Dinde, les yeux au ciel, enfin, au plafond, car ils étaient à cet instant précis, dans leur hangar. 

– Quoi, mais non, pas du tout, au contraire même ! 

– Mais, si, les carottes sont cuites, je prépare une bouillie, je me suis dit que tu aurais faim après ta journée ! 

– Ça, c’est ma citrouille chérie ! Donc, avec le père, on a enfin eu une grande conversation, tu sais que bon, depuis le procès pour tapage diurne d’août dernier, on n’a plus vraiment un radis… Continuer de lire Le bouillon mystère (Agenda ironique de février)

L’os de Noël

Aussi, lorsqu’un soir où il sortait sa poubelle, en grommelant, parce qu’il avait failli oublier que le lendemain, c’était le jour de ramassage, et qu’il était déjà en chaussons et en pyjama, et qu’il avait dû enfiler son manteau parce qu’on se les gelait en ce 23 décembre, il ne remarqua pas tout de suite le bruit étouffé qui s’échappa du conteneur à déchets, tout occupé qu’il était à grogner contre le froid et ce système de poubelle qui vous commandait quand vous deviez déposer vos ordures. Alors qu’il prenait une respiration entre deux bougonnements pour soulever sa poubelle et la jeter à l’intérieur, il entendit des petits bruits qui semblaient provenir… du conteneur.  

“Qu’est-ce que c’est que ce bazar encore ?!” Continuer de lire L’os de Noël

Apprentie en herbe, #16 quand je me vends au Marché de Noël comme un pot de miel

c’est une chose que d’écrire derrière son bureau et de blablater sur son ordinateur, ça en est une autre de s’installer derrière un stand avec ses propres livres, le sourire aussi crispé qu’un jour d’hémorroïdes, et la posture aussi naturelle que la plante verte posée sur la table (parce que ça fait écrivaine) pour vendre ses œuvres comme on vendrait des pots de miel… Continuer de lire Apprentie en herbe, #16 quand je me vends au Marché de Noël comme un pot de miel

Humanida

Sanzavi soupira devant la pile de dossiers qui semblait ne jamais désemplir. Un coup d’œil à sa montre indiquait qu’il devait encore à la communauté bien deux heures de loyaux services, plus communément appelés “travail”. Lui qui avait présidé les plus hauts conseils au ministère de l’Obédience des Ministres Emphatiques se trouvait relégué, après une affaire aussi louche qu’un humain atteint de strabisme, au sous-sol du ministère des Imbéciles Heureux, préposé aux Archives des Traditions en Transition Transitoire, qu’il lui incombait d’approuver ou non, armé de son tampon à l’encre rouge Continuer de lire Humanida

Le gardien des ombres (Agenda ironique novembre)

Bonsoir, voici mon dernier texte pour participer à l’agenda ironique de novembre et continuer d’écrire pour le Nanowrimo ! Pour une fois que je suis dans les temps, je vous le poste tout de suite ! Pour ce mois-ci, dans ce challenge hébergé chez Les carnets paresseux, il fallait parler d’ombre, y ajouter de l’ironie, quelques dates, se laisser porter et placer pourquoi pas cette … Continuer de lire Le gardien des ombres (Agenda ironique novembre)

Apprentie en herbe, Nanowrimo 2022

Avec ce temps qui ne ressemble aucunement à une saison automnale, à l’avant-veille du mois de novembre, un mois que personnellement il me tarde de finir avant d’avoir commencé, je me relance le défi du Nanowrimo (un peu bourrique la fille) ! J’en parle chaque année (déjà ici) depuis que je tiens ce blog (depuis 2019 déjà ! Mon dieu, cela ne nous rajeunit guère) … Continuer de lire Apprentie en herbe, Nanowrimo 2022

Mauvais esprits 2

Laurie se mit à rire, essayant de masquer sa propre panique. Habituée à effrayer ses amies, elle remercia son costume de morte-vivante qui camouflait les violents battements de son cœur. Laurie sentit que son rire n’avait pas suffi à rassurer ses amies. Elle se leva d’un pas qu’elle voulait décidé et prit, en guise d’arme, la bouteille de Champomy qui se trouvait sur la table. C’était absurde, en plus elle était vide. Une bouteille sur le crâne, même sans alcool, ça devait faire mal à la tête, non ? se surprit à penser Laurie avant de jeter un dernier regard sur ses amies terrorisées. Continuer de lire Mauvais esprits 2

Histoires d’animots

Quelle mémoire de poisson rouge, maugréa-t-elle en se regardant dans le rétroviseur, ça ne lui revenait pas… L’âge, sans doute. Dire qu’avant, elle était capable de réciter toute l’encyclopédie à l’envers. On l’avait appelée Dumbo pendant toutes ses années de primaire… Pour sa mémoire d’éléphant… à moins que ce ne soit pour ses oreilles, qui étaient bien décollées à cette époque-là… Continuer de lire Histoires d’animots

Bribes d’un chat de gouttière (Agenda ironique septembre)

Chat de gouttière, celles-ci n’avaient plus aucun secret pour moi, ni les égouts, ni les rats — O’siris, quand je repense à leur gros corps poilu qui fait couic quand on les croque… En ce temps-là, déjà adepte d’une certaine sobriété quelque peu forcée, j’avais pris pour habitude de fouiller les poubelles laissées par les habitants du quartier. Ne me jugez pas, la « cueillette » dans les détritus se portait parfois bien mieux que la chasse aux individus : les humains ont une curieuse façon de gaspiller ! Continuer de lire Bribes d’un chat de gouttière (Agenda ironique septembre)

Agenda ironique d’août 2022 (oups septembre)

Jeffrey Junior s’interrompit, eut l’air de vouloir reprendre sa respiration, observa la foule qui l’écoutait : une grand-mère et une adolescente aux yeux bien ronds qui le fixaient d’un air qui disait clairement « je ne partirai pas sans ma réponse ».
— Laisse tomber kiddo, tu comprendras quand tu seras plus grande.
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Miroir aux alouettes

Il était une fois, une planète couverte d’étranges bois, futaies et frondaisons. S’y trouvaient, parmi tant d’autres, des forêts de tire-bouchons, des bosquets d’aiguilles à tricoter, des taillis de bigoudis et des haies de cure-dents. Les habitants, les peur-de-manquer-d’un-rien avaient planté et planqué des réserves affolantes de tout ce qui leur servait au quotidien. Continuer de lire Miroir aux alouettes