Just (un)married (et juste merci !)

Bonsoir ! Je viens de réaliser que cela fait déjà 3 ans que ce blog est né ! 3 ans ! Il peut s’en passer des choses en ce laps de temps ! Alors, à toi, cher.ère lecteurice, qui me suis depuis peu ou le début, que tu restes silencieux dans tes commentaires, ou consciencieux dans tes critiques, je te dis MERCI ! Parce que de l’autre côté de l’écran, cela fait toujours plaisir de savoir que mes petits textes, qui partent dans leur bouteille informatique, trouvent un bord de mer sur lequel se poser en quelques clics 🙂 ! Aujourd’hui, voici 2 textes un peu loufoques écrits pour l’atelier Les mots (défi de février terminé jusqu’au bout oh yeah 🙂 ) et toujours pour l’atelier de Pascal Perrat que j’aime énormément. Sans plus de fariboles, bonne lecture, merci de ces belles rencontres et ces jolis échanges autour de l’écriture et me suivre toujours plus nombreux et nombreuses ! Je crois qu’en ces temps complexes, nous devons d’autant plus rire… et nous unir !

Consigne 1 (Pascal Perrat) Poursuivre ce début de texte

C’était au siècle des joliesses, du mouvement plastique. La beauté avait force de loi. Tout individu devait avoir un corps parfait : mince, bronzé, musclé, élancé. Zéro défaut. Mais…

Pour Desdémone, c’était compliqué. À l’heure où le contenu de votre CV intéressait moins que l’amplitude de votre bonnet, elle peinait à trouver un emploi de qualité, et qualifié. Pourtant, après 18 ans d’études (après le BAC s’entend), 2 masters et 1 doctorat, elle se retrouvait toujours, comme qu’on dirait, au chomdu parce que notre pauvre Desdémone, était, comme qu’on dirait, moche, ou mochedu.

C’est pas faute de ses parents — paix à leurs âmes — qui avaient pourtant mis dès le berceau, toutes les chances autour du landau. Sa mère, enceinte jusqu’au cou, faisait des bains aux girofles et à leurs clous ; son père, présent jusqu’au bout, faisait des pains aux girolles et au cabécou. Ils avaient goûté à toutes les croyances qui apporteraient, grâce, calme et beauté à leur futur bébé, ils l’avaient appelée Desdémone, Desdé dans l’intimité, parce que Désirée, ça faisait un peu trop, un peu trop désespéré.

Malgré toutes leurs astuces glanées sur les sites de beauté, dans les gites de santé, il n’y avait rien à faire, Desdémone était laide, de cette laideur qui fait regarder sur les côtés, de peur que, comme un vilain virus d’une extrême contagiosité, vous n’attrapiez cette difformité.

Les parents, normalement aveuglés par l’amour (forcé) de parentalité, réalisèrent bien vite que leur Desdémone, Desdé dans l’intimité, ne pourrait jamais connaître les facilités que la vie offrait quand de tête et de corps, on était bien faits. Ils misèrent tout sur les études de leur fille, vous savez ce qu’on dit, quand on n’a pas le visage, on a le cerveau… Desdémonde fit des études brillantes, qui finirent par ravir ses parents, qui se dirent finalement, qu’il n’y avait pas que la beauté dans la vie, et qui moururent le jour de la remise des diplômes, dans un joyeux accident de route, joyeux car ils venaient d’avoir cette épiphanie.

Pour Desdémone, ce fut plus compliqué, ses parents ne lui avaient rien légué, à part des recettes de clous de girofle et du cabécou périmé… Il lui fallait donc se mettre à travailler… Elle passa moult entretiens, qu’elle échoua magnifiquement bien. L’excuse était toute trouvée pour camoufler la réalité des employeurs répugnés à l’idée d’employer cette laideur. Vous êtes surqualifiée, mademoiselle, enfin à 2 masters, il fallait déjà s’arrêter !

Un jour qu’elle trônait sur un banc, à se demander comment elle allait se tirer de ce chomdu, cela commençait à faire beaucoup, 8 mois — quasi une grossesse ! — un scientifique, sympathique quoiqu’un peu hérétique, fut subjugué par tant de monstruosité. Desdémone, qu’il appellerait très vite Desdé, était le prototype parfait pour son freaking big project ! Il lui proposa un contrat officiellement, de doctorante, officieusement, de cochon d’Inde, enfin de cobaye…

C’est que le scientifique, désœuvré dans ce monde où la beauté gouvernait et l’imbécillité grandissait, avait pour objectif de redorer les blasons de l’humanité, en appliquant un eugénisme à l’envers, en intégrant des nouvelles cellules qui partiraient quelque peu de travers…

Des dizaines d’années plus tard, il faut croire que le couple réussit son coup, car le soir du 14 décembre, journée mondiale du rien du tout, ils reçurent pour l’ensemble de leurs travaux, une récompense prestigieuse, un comble pour Desdémone, un prix No-Belle !

Consigne 2, les Mots : écrire une lettre de rupture

Mon cher, je vous quitte. C’est ce qui s’appelle un incipit !! Convenez que si j’avais commencé ma missive autrement, vous l’auriez lue, quoique distraitement.

Voilà, comme un vieux pigeon, c’est lâché. Je vous quitte. Je peux d’ores et déjà imaginer votre mine déconfite. Enfin, quoi que l’on quitte, à moi ? Il faut dire que les raisons ne manquent pas, et ma seule empathie pour votre fin cœur — appelez ça pudeur — me garde de les révéler toutes. Mais comme vous êtes du genre analytique, je vous en délivre quelques-unes, sous forme de triptyque.

Tout d’abord, il se trouve que lorsque je vous ai rencontré, je suis tombé amoureuse de vous, je ne vais pas le nier, mais enfin, j’étais prête à me donner toute entière, vous m’avez prise pour votre cuisinière. J’y ai pris goût, au début surtout, mais il eût été fort aise que vous sachiez au moins préparer, ne serait-ce qu’un ragoût.

Ensuite, si pour faire des mouflets, vous ne vous êtes pas fait prier, lorsque nos petits anges sont nés, par le Saint-Esprit, vous vous êtes envolé, me laissant seule à l’église, enfin au foyer, cessons de filer cette métaphore. Ce n’est pas qu’élever des enfants ne soit agréable, mais cela fait toujours des jambes de plus qui se calent sous la table. J’aurais adoré moi aussi, avoir du temps pour lire sous l’érable et développer mon art littéraire, et pourquoi pas écrire, moi aussi, des fables ! Certains artistes manquent de talent, d’autres, simplement de temps !

Enfin, parce que je sens que cette lecture vous irrite, le fait que vous me trompiez à répétition n’a fait qu’ajouter à ma frustration parce que si vous vous en octroyiez le droit (je vous comprends, le mariage est l’ennemi de la fantaisie en ce domaine-ci) il faut voir comme on m’a traitée de folle lorsque j’ai voulu faire un petit tour sur un autre cheval : quand le Roi peut jouer avec myriade d’autres pions, la Reine, elle, en prend plein le f…

Voyez, ma langue fourche, je deviens vipère, après toutes ces couleuvres avalées ! Je vous quitte, mon cher, vous vous en remettrez, pour peu que vous trouviez où se trouve le placard à balais !

Alors, lequel préfères-tu ? Pour suivre tous mes textes, c’est ici !

Crédit photo Kranich17 sur Pixabay.

12 réflexions sur “Just (un)married (et juste merci !)

  1. hello Sabrina, je connaissais le premier mais alors le second m’a laissé « échec et mat ». C’est excellent cette chute. j’aime l’humour de tes textes qui évoquent des faits du quotidien. Pour sûr que cette lettre de rupture sera collector:)
    Je n’ai pas compris sur LES MOTS où était le jeu littéraire.

    Aimé par 1 personne

    1. Ah ah !! merci Mijo ! Je suis ravie que cela t’ait mise « échec et mat », j’hésitais à mettre en italique, mais au final, je l’ai fait car je me dis que ce qui peut être évident dans sa tête ne l’est ptet pas pour le lecteur :). Pour l’atelier Les Mots, en fait, je crois que c’était par la newsletter que l’offre était proposée. Si tu t’inscris à leur infolettre, tu seras mise au courant de ces événements ponctuels (et abordables !!!). Je crois qu’ils en font un autre plus tard dans l’année… Belle journée à toi !

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  2. Salut Sabrina,
    Merci pour ces nouvelles capsules de bonne humeur (et bon humour cela va sans dire!)
    Comme toujours, en finesse, tu arrives à donner au quotidien et à l’ordinaire cette petite touche acidulée…
    Un vrai goût de « r’viens-y » comme on dit chez nous…
    Prend soin de toi et bonne continuation dans tes ateliers, écrits, nouvelles, brèves et autre joyeusetés que nous affectionnons !
    Dans l’espoir de vous croiser dans l’année (et que cela ne soit pas un vœu pieux ). En attendant, on vous souhaite rien de moins que le meilleur !
    Bonne journée à toi

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