L’os de Noël

Aussi, lorsqu’un soir où il sortait sa poubelle, en grommelant, parce qu’il avait failli oublier que le lendemain, c’était le jour de ramassage, et qu’il était déjà en chaussons et en pyjama, et qu’il avait dû enfiler son manteau parce qu’on se les gelait en ce 23 décembre, il ne remarqua pas tout de suite le bruit étouffé qui s’échappa du conteneur à déchets, tout occupé qu’il était à grogner contre le froid et ce système de poubelle qui vous commandait quand vous deviez déposer vos ordures. Alors qu’il prenait une respiration entre deux bougonnements pour soulever sa poubelle et la jeter à l’intérieur, il entendit des petits bruits qui semblaient provenir… du conteneur.  

“Qu’est-ce que c’est que ce bazar encore ?!” Continuer de lire L’os de Noël

Apprentie en herbe, #16 quand je me vends au Marché de Noël comme un pot de miel

c’est une chose que d’écrire derrière son bureau et de blablater sur son ordinateur, ça en est une autre de s’installer derrière un stand avec ses propres livres, le sourire aussi crispé qu’un jour d’hémorroïdes, et la posture aussi naturelle que la plante verte posée sur la table (parce que ça fait écrivaine) pour vendre ses œuvres comme on vendrait des pots de miel… Continuer de lire Apprentie en herbe, #16 quand je me vends au Marché de Noël comme un pot de miel

Apprentie en herbe, Nanowrimo 2022

Avec ce temps qui ne ressemble aucunement à une saison automnale, à l’avant-veille du mois de novembre, un mois que personnellement il me tarde de finir avant d’avoir commencé, je me relance le défi du Nanowrimo (un peu bourrique la fille) ! J’en parle chaque année (déjà ici) depuis que je tiens ce blog (depuis 2019 déjà ! Mon dieu, cela ne nous rajeunit guère) … Continuer de lire Apprentie en herbe, Nanowrimo 2022

Mauvais esprits 2

Laurie se mit à rire, essayant de masquer sa propre panique. Habituée à effrayer ses amies, elle remercia son costume de morte-vivante qui camouflait les violents battements de son cœur. Laurie sentit que son rire n’avait pas suffi à rassurer ses amies. Elle se leva d’un pas qu’elle voulait décidé et prit, en guise d’arme, la bouteille de Champomy qui se trouvait sur la table. C’était absurde, en plus elle était vide. Une bouteille sur le crâne, même sans alcool, ça devait faire mal à la tête, non ? se surprit à penser Laurie avant de jeter un dernier regard sur ses amies terrorisées. Continuer de lire Mauvais esprits 2

Apprentie en herbe #14 ou le syndrome de l’imposteur

Pour faire simple, et ne pas verser dans la philosophie de comptoir avec Bébert aux manettes (passons sur le cliché, là n’est pas la question), le syndrome de l’imposteur en écriture, c’est le fait de ne jamais se sentir légitime, de ne pas penser que son « art » finalement vaille la peine qu’on s’y intéresse, encore moins qu’on s’y attarde (voyez, les guillemets autour du mot « art », typiquement c’est ça).
Voilà, fin de l’article. C’est ce qu’on appelle clarté et concision. 🙂 Continuer de lire Apprentie en herbe #14 ou le syndrome de l’imposteur

Les trois corbeaux

Il leur fallut alors un bouc émissaire, et les boucs ne faisant guère légion dans la région, le choix s’était porté sur les corbeaux… Voyons, ces êtres noirs ne pouvaient abriter dans leur esprit que des desseins aussi sombres que leur pelage… Et puis, ils n’étaient jamais loin, comme prêts à se vautrer sur les cadavres, tels de véritables vautours… Continuer de lire Les trois corbeaux

Bataille royale

Bonsoir bonsoir ! Enfin un peu le temps de gratouiller et griffonner sur mon carnet en ce début d’année déjà chargé. J’espère que les fêtes ont été douces et joyeuses malgré… malgré tout ! Dans ma liste de résolutions qui ne tiendront pas plus de deux semaines comme celle de faire plus de promo pour mes livres, j’ai décidé d’accorder toute sa place à ce … Continuer de lire Bataille royale

Zinocchio

Bonjour à tous ! Enfin, je reviens, après une trop longue absence ! Il pleut, les ateliers en ligne de l’Inventoire reprennent, donc je remets à plat mes objectifs d’écriture. Et comme mon texte est plutôt long (et légèrement satirique) aujourd’hui, je vais vite couper cette introduction. On se retrouve en commentaires et si vous n’avez toujours pas osé commander mon dernier recueil de nouvelles, il est accessible dans toutes les librairies maintenant, en format numérique et papier. Merci pour votre soutien et votre patience. Belle lecture à vous !

À Clavono, la capitale de Stromboli, les Fantasios ne croyaient plus au « fantastique » de leur gouvernement. Depuis plusieurs mois, les Fantasticos, les dirigeants de Stromboli, essuyaient rebuffades et autres bravades des estrades.

Pour Gédéon, le chef des Fantasticos, ce n’était que des bouffonnades, de la fanfaronnade d’un peuple toujours maussade. Bref, une plaie de la plèbe à panser, avec un peu de pommade. Grand Coquin, son fidèle conseiller de fort petite taille, lui, ne voyait pas de cet œil les dernières actualités. La cote de Gédéon était au plus bas malgré un certain sens de la tournure de leur chef, et les élections prochaines prenaient justement une mauvaise tournure. Pour Grand Coquin, l’heure était grave : il demanda à rassembler les différents conseillers de Gédéon.

— Chef, les élections se rapprochent, et l’état du pays est plutôt…

— Moche.

Figaro, conseiller financier et ancien journaliste économiste, venait d’entrer dans la pièce. Grand Coquin lui lança un regard courroucé, il fallait toujours que ce Figaro se fasse remarquer, lui et son sourire aux dents bien droites.  

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Une petite pièce, s’il vous plaît ! (apprentie en herbe éditée)

Quand j’ai débuté l’écriture de cette pièce, je ne savais absolument qui diable était ce Belzébuth, ni où donc allait me mener cette histoire de pépé sous un abribus.

2021, la voici sur du papier, du vrai. C’est assez fou, moi qui pensais la laisser dans un tiroir jusqu’au jour où, enfin à la retraite, et avec que ça à faire, je monterai une association des recalés décalés du théâtre !

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Apprentie en herbe # 11, ou quand l’herbe pousse un peu.

Voilà ce qu’on appelle la maîtrise du teaser et du titre, n’est-ce pas ? Cela fait bien longtemps que je n’avais pas écrit d‘Apprentie en herbe, mais comme c’est bientôt Noël et qu’après, on commence une nouvelle année et-on-fout-2020-dans-une-magnifique-poubelle, on-ferme-le-nœud-à-triple-tour-et-on-la-jette-loin-très-loin-dans-le-conteneur-adapté-bien-sûr-celui-qui-va-désintégrer-tous-les-trucs-bien-pourris-de-2020-et-qui-va-les-transformer-en-plancton-pour-étoiles-et-qui-va-s’envoler-dans-une-autre-galaxie-à-des-milliards-d’années-lumières-de-nous-autres, ben je me lance enfin pour vous parler de ce qu’il se passe de mon côté niveau écriture. (Parce que niveau école, tout le monde s’en fiche comme d’une guigne ici-bas, – déjà, c’est pas sympa pour la guigne – ben oui ma vieille, fallait ouvrir un blog de maicresse d’abord. ON VEUT DE LA LECTURE BORDEL !) Oui, c’est exactement ce qu’il se passe dans ma tête à l’instant où je vous écris. Bref, revenons à nos planctons.

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Apprentie en herbe #9, cueille le recueil !

Bonjour, c’est dimanche et déjà le moment de vous retrouver sur ce blog ! Alors que l’actualité fourmille de pistes à exploiter pour inviter à la réflexion sur ce qui se passe autour de nous, je n’ai absolument pas le temps de m’y consacrer, je vais donc vous parler de ce qui occupe une large partie de mon temps libre (au grand dam de mon compagnon, et de mon chaton) : mon recueil de nouvelles ! En même temps, pour être honnête, il pleut ici depuis une bonne dizaine de jours ! Oui, le Pays Basque, c’est vert, comme l’Écosse, l’Irlande, il y a forcément une raison… J’en profite pour remercier les lecteurs de mon free style de lundi, et je vous invite à poster vos propres publications en commentaire, si l’envie vous en dit ! Je suis en réflexion d’une nouvelle catégorie sur le blog à cet effet, dites-moi si cela vous plairait… Enfin, quand j’aurai fini par rattraper le temps perdu ! Et pis, Marcel (Proust, pas le débardeur), en a tiré 7 tomes pour le retrouver, alors piano piano (ou guiatre guitare) !! Après cette intro d’un niveau vertigineux, et si nous passions à notre Apprentie en herbe ?

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Fils des étoiles

C’est dimanche et je suis sur la route ! Mais je vous rassure, je ne suis pas en train d’écrire en conduisant, j’ai programmé cet article pour apparaître aujourd’hui, histoire de suivre mes promesses dominicales malgré le déménagement. Aujourd’hui, je reviens avec une nouvelle que j’avais commencée pour un concours, mais comme en la terminant, j’ai réalisé qu’on était loin du compte au niveau du nombre de caractères requis, je l’avais mise de côté, pour un jour au cas où… Le « cas où » est arrivé, visiblement, puisqu’en ce moment, il est difficile pour moi de m’atteler à des défis en ligne de sites fort sympathiques (comme là, ouou). Alors, je vous livre Fils des étoiles, en espérant, que d’ici à ce que je finisse la route, vous ayez eu le temps de le lire, le partager, et peut-être même, soyons fous, de vous abonner si ce n’est pas déjà fait 🙂 !

— Bon, alors c’est toi le fils des étoiles ? lâcha Truman, las de sa journée qu’il pensait finir peinard. C’était avant que Carter, son collègue qui rentrait chez lui, ne lui refile le môme. 

Le policier pensa à ses deux garçons, avec qui, une fois de plus, il ne partagerait pas le dîner. Il leur avait promis un burger. Maison. Il s’enfonça un peu plus dans son fauteuil. Ça lui calait les reins. Des semaines qu’il traînait cette fichue douleur.

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