Bonjour à tous.tes, me voilà de retour pour un nouvel « Apprentie en herbe ». La dernière fois, je vous avais parlé du Nanowrimo, de mes objectifs et vous avais promis de vous faire part de mon bilan. Eh bien, je ne vais pas le faire ! Non pas parce que je n’aime pas tenir mes promesses, mais tout simplement parce que ce mois de novembre s’est révélé être un mois extrêmement chargé et intense, et du coup, mes résolutions n’ont pas pu tenir plus d’une semaine (#onnecomptepluslesratagesdeNanowrimo).
Mais qu’importe, mes projets d’écriture sont posés, et je vais profiter de ce post dominical pour vous parler de mon premier marché de Noël ! En tant qu’autrice bien sûr, parce que bon, je suppose que mon premier marché de Noël est aussi passionnant à lire qu’une notice de meuble IKEA (surtout qu’en l’occurrence, au moins avec une notice, vous terminez avec un meuble).
Hier donc, grâce à l’entremise de mes super copains du nord de la Dordogne (youhou les copains), j’ai pu franchir une sacrée belle étape dans mon parcours d’autrice puisque nous avons monté en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « mon-dieu-mais-qu’est-ce-qu’-il-pèle-sur-ce-marché-de-Noël-je-vais-me-transformer-en-bonhomme-de-neige » un stand pour présenter mes humbles créations. Cela va peut-être vous faire sourire, mais hier matin, avant que la foule ne vienne sous le barnum des artisans, je n’en menais pas large du tout.
Parce que c’est une chose que d’écrire derrière son bureau et de blablater sur son ordinateur, ça en est une autre de s’installer derrière un stand avec ses propres livres, le sourire aussi crispé qu’un jour d’hémorroïdes, et la posture aussi naturelle que la plante verte posée sur la table (parce que ça fait écrivaine) pour vendre ses œuvres comme on vendrait des pots de miel…
Alors, pour essayer de faire les choses bien, j’ai fureté un peu à droite à gauche sur internet pour voir comment on s’y prend, comment on peut agencer son stand, ce qu’il faut faire, ou ne pas faire pour attirer le chaland, pour ferrer le poisson, pardon, le futur lecteur. Franchement, pour une première, on s’est pas mal débrouillés, avec une organisation de dernière minute (les premiers sans doute à venir présenter un stand sans table, ni fauteuil) et des idées plutôt sympathiques comme une assiette de bonbons (mais où sont les bonbons ?!)… qui a finalement terminé comme dessous de pot de fleurs. Il n’y a que ceux qui ne font rien, qui ne se trompent jamais, n’est-ce pas, comme dirait ce bon vieux proverbe français (qui est fort pratique à resservir et qui n’a pas tout à fait tort).
La journée a commencé merveilleusement bien, avec un achat d’un carnet sur le stand d’à côté (alors Sabrina, le but d’un stand de livres, c’est de vendre des livres, et pas d’acheter un énième carnet avec des renards dessus) et une charmante dame anglaise qui m’a demandé, en scrutant mon stand et mon classeur de présentation de ma personne (on fait les choses bien ou on ne les fait pas), quel était mon « talent », question à laquelle, je n’ai guère su répondre et à qui j’ai offert mon plus grand regard de perplexité, un regard qui aurait pu gagner une palme d’or dans la catégorie « Un certain regard perplexe », car elle m’a montré le passage de ma présentation où j’avais tourné à l’humour mes textes en disant que je continuais à enseigner, le temps que l’Académie française reconnaisse mon « talent »… de là, j’ai donc essayé d’expliquer avec humour ce trait d’humour… cela l’a fait sourire… et fuir !
Après une bonne heure à me peler les miches, transformée en statue humaine qui dit bonjour quand on s’approche du stand, (et rien d’autre par peur de transformer mes paroles en glaçons), j’ai décidé d’entrer dans la recyclerie afin de me dégoter un fauteuil, chose que j’ai faite à un prix dérisoire (Sabrina, je répète, le but d’un stand de livres, c’est de vendre des livres, et pas d’acheter un fauteuil que même un papy trouverait vintage), avec ce sentiment de joie intense de se dire qu’au moins, je ne serai pas venue pour rien 😉 ! Est-ce ce fameux fauteuil et cet aura du véritable écrivain qui s’en dégageait aussitôt les miches gelées posées dessus ? Toujours est-il que je réalisai peu de temps après ma première vente ! Je veux dire, une vraie vente, de quelqu’un que je ne connais absolument pas, même à un 6ème degré ! Un parfait inconnu qui se dit, c’est chouette d’acheter un livre à une parfaite inconnue posée sur un fauteuil des années 20, en arborant un sourire d’imbécile heureuse et un bonnet de Noël !
La journée s’est donc passée de manière très agréable, si l’on oublie l’aspect « Exposition dans un frigo » de ce marché de Noël avec de jolies rencontres (youhou ma voisine au macramé !) des moments fort cocasses comme ce monsieur qui regarde avec beaucoup de curiosité mes livres, et qui me dit, le plus gentiment du monde « c’est vous qui avez écrit ça ? Je ne connais pas ». Ah ah ! Normal ! Je ne suis pas connue ! (TREMBLE AMéLIE NOTHOMB, j’arriiiiiiive). Je crois bien d’ailleurs que c’est ce que je lui ai répondu… Et c’est ce qui aura marqué cette première journée dans le « wild » en tant que vendeuse de petits pots de miel autrice en fait.
Ce sentiment de grand malaise, quand on s’approche de toi et qu’on dit « oh, vous êtes écrivaine » ! Et ce bafouillement qui vient, oui… enfin, j’écris quoi… le week-end, quand je peux… », ou qu’on demande des renseignements sur tes œuvres et que tu ne sais pas vraiment quoi dire ou que tu dévalorises ton propre travail en disant « alors, en fait c’est une pièce de théâtre, même moi qui suis une grande lectrice, j’en lis jamais » (alors pourquoi diable voudrais-tu acheter ma pièce à moi, quitte à lire du théâtre, achète du vrai, du bon, du Molière, du Feydeau !!!). C’est clairement ce que disait mon petit singe moqueur dans ma tête (oui, j’ai un petit singe moqueur dans ma tête quand je « joue » à l’écrivaine).
J’ai même un couple trop adorable qui m’a dit (en gros) « oh vous êtes comme Georges Pérec alors! » quand j’ai expliqué que j’adorais jouer avec les mots dans mes textes et m’amuser pendant l’écriture avec la langue française. Grand moment depuis mon côté du stand où là encore, je me suis trouvée aussi confuse qu’un chat devant une pâtée pour chiens. Je m’en suis sortie avec une belle pirouette, car 1, jamais je n’oserais me comparer à Pérec, personne n’est comme Pérec, Pérec, c’est Pérec, même Marie-Josée, c’est pas Georges.Et de 2, j’adore faire des pirouettes, car il fut un temps où j’ai fait de la danse classique, et où j’ai même cru être aussi gracieuse qu’un petit rat de l’opéra et que je l’étais certes, mais d’un rat tout court.
Bref, la journée a été tout aussi amusante que déconcertante, distrayante comme motivante.
Cette première sortie m’a appris à essayer de ne pas chercher à cacher mon sentiment d’illégitimité derrière de l’humour (ma parade de toujours), à tenter de parler de mon travail, sans rougir malgré le froid glacial, elle m’a permis de m’exposer à un exercice qui n’est pas facile pour moi. Elle m’a forcée à rencontrer des potentiels lecteurs, à interagir avec des inconnus sur mon contenu, à échanger des sourires, recevoir des encouragements.
Aussi étrange que cela puisse paraître, cette journée m’a reboostée, parce que j’ai réussi à atteindre mon objectif de ventes (certes très bas, mais quand même), parce que j’ai repensé à tous les projets en cours que j’ai hâte de voir terminés. Ça m’a donné envie de le refaire, de l’améliorer, de m’améliorer, d’assumer mon statut de vendeuse de pots de miel d’autrice. Et surtout ça m’a donné envie de virer ce petit singe moqueur de ma tête.
Encore merci à mes copains du nord de la Dordogne pour la table, la plante, les porte-livres et les rires, à ces échanges chaleureux durant cette froide journée, et à ces gentils passants qui ont bien voulu me faire confiance et ont acheté mes nouvelles ou ma pièce pour les glisser sous leur sapin. Je leur souhaite bonne lecture.
Beau dimanche à vous, une apprentie en herbe.
PS : n’oubliez pas, pour rendre un sapin heureux, glissez mes livres en-dessous 🙂
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Très belle expérience , gardes confiance en toi Sabrina.
J’ai toujours plaisir à te lire.
Bonnes fêtes de fin d’année.Bisous.
Tatie.
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Merci tatie, pour ton passage ici et tes mots chaleureux, passez de joyeuses fêtes, bisous à vous tous !
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Je n’aurais jamais osé. Chez moi, les marchés de Noël se tiennent à moins 15 Celsius ( les bonnes journées) 😂😂😂
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Mon dieu ! Ce n’était pas aussi loin du 0 là-bas, mais un peu plus et mon stylo se cassait à la première lettre formée ;). Quelle idée des fois ! Belle soirée à toi.
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Bravo sabrina. Quel courage !
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