Renouveau (Agenda Ironique juin)

Bonjour bonjour ! Me revoilà sur le blog pour répondre enfin à ma propre consigne d’Agenda Ironique ! Ce serait mal fichu en effet de pondre une consigne un peu entortillée de la ligne pour ne pas la réaliser soi-même… Et comme je vois que nombre d’entre vous ont déjà concocté de jolis textes, cela ma donné un petit coup de boost, ou de boots, selon la méthode choisie… La consigne de mon agenda se trouve ici, et l’origine de l’Agenda, toussa, toussa, toujours là ! Voici, ce que ça a donné de mon côté ! J’espère que mon histoire vous plaira ! Belle lecture, et merci à tous les participants.es qui ont déjà composé leur texte !

– Toi non plus, Perceneige, tu ne peux plus dormir ? 

– Non, j’ai essayé de fermer l’œil, puis les deux, rien à faire…

– À cette heure-ci, quel toupet !

– Elle est incroyable la lune, tu ne trouves pas, Campbell ? D’ici, on a l’impression que ce n’est pas tout à fait la même. Un peu comme nous, on est là, mais ce n’est pas vraiment nous.

– C’est ce qui s’appelle dormir comme un sonnet. Dis, maintenant qu’on est réveillés, tu m’as jamais raconté pourquoi on t’appelait Perceneige ? 

– C’est une longue histoire…

– Vu la tronche de la lune, on est partis pour une belle lunette avant de voir le soleil et le camion des poubelles… En plus, moi, je t’ai déjà partagé la mienne…

– Campbell, excuse-moi, mais il n’y a jamais eu aucun mystère pour ton blase, tout le quartier est au courant pour ton père bouilleur de cru clandestin.

– Si c’est pas l’hôpital qui se moque des bénitiers, ça !

– Quand le brave ne rira plus pour cacher ses larmes, le courageux aura déposé les armes.

–  Teh… Après la pluie, la gadoue… T’as vu ce qui est arrivé à Luciole ? 

–  Luciole ? Le petit qui éteint tous les interrupteurs ? 

– Le même, tout juste. Regarde la porte-fenêtre.

– Je ne vois rien, Campbell. 

– Envolé ! 

– Qu’est-ce que tu dis ?

– Plus de Luciole ! Pouf ! Disparu !

– C’est un éteigneur de feu, c’est normal qu’il ne soit pas là. La nuit, il chasse ses interrupteurs. 

– Non, Périf l’a vu apparemment. 

– Parce que tu fais confiance à Périf maintenant ? Même après votre discorde ?

– Tout ce que je sais, c’est que Périf a vu Luciole disparaître sous ses yeux vus, et que sous nos yeux à nous, bah, y a pas de Luciole non plus !

– Allons bon, personne ne ferait de mal à une luciole.

– Mais tu ne comprends pas, Luciole aurait essayé de l’éteindre… 

– De quoi donc parles-tu ? 

– D’ELLE !

Perceneige suivit le regard de Campbell. 

– Elle ? Sacré Luciole… Toujours plus chaud, toujours plus loin… Et tout ça, c’est Périf qui te l’a raconté évidemment ?

– Je sais ce que tu vas me dire… 

– Écoute, c’est pas que je ne fais pas confiance à Périf, mais parfois, son GPS interne n’est pas vraiment synchronisé, et la dernière fois, rappelle-toi…

– Oui, il m’a mené en moto. Je sais. Mais il avait bu du whisky ce soir-là, ça ne lui réussit jamais.

– Ça ne réussit à personne Campbell.

– Il était triste. 

– Comme la moitié de la planète, qu’on soit sous la lune, ou sous le soleil. 

– Je crois que je te préfère le jour, Perceneige…

– Pardon, Campbell, je fais une très mauvaise compagnie. La nuit, tous les loups sont gris, tu sais bien. Mais… attends… J’ai l’impression qu’ils se sont arrêtés ! 

– Oui, tu as raison Perceneige, on ne les entend plus !

– On ferait peut-être mieux d’essayer d’en profiter pour voler encore quelques heures de sommeil. La journée qui arrive risque d’être longue. 

Silence.

– Perceneige, t’es sûr qu’on dit “les loups”, et pas les chats ? 

– Oui, Campbell, on dit les “chats” normalement, mais, nous, on est un peu des loups, on doit faire peur, et puis on est solitaires.

– On est pas solitaires, en tout cas, pas toi, puisque tu m’as moi Perceneige !

– Mais tu fais sacrément peur, par contre. 

Et c’est sous la lune, le rire de Campbell encore en tête, que Perceneige se retourna vers la flamme olympique qui scintillait, loin très loin de leur campement de fortune, et qu’il remercia en son for intérieur,  Je te suis vraiment reconnaissant, car je sais maintenant où regarder pour répondre à l’inévitable question. “Seigneur, ça va encore durer longtemps ce chantier”. 

Au réveil, les bulldozers reprendraient leur balai mécanique, et Perceneige et Campbell leur propre route. D’autres lucioles et d’autres feux. D’autres cieux et d’autres ponts. 

Un jour, Perceneige raconterait à Campbell pourquoi ses parents l’avaient surnommé ainsi avant de le laisser s’enfuir, Perceneige, cela signifiait renouveau. 

Alors, ça vous a plu ? Voici celleux qui ont déjà écrit leur propre texte !

¤ Adrienne, F comme Février

¤ Isabelle Marie d’Angèle, Les commères sont de sortie

¤ Jacou, Les jeux de l’amour ou du hasard

¤ Jobougon, Un certain Jobougon

¤ Gibulène, A travers les carreaux

¤ La Licorne, Mémoires d’un âne

¤ Mijoroy, Josiane en gare de Rennes

¤ Tout l’opéra ou presque, Le roi et la canebière

¤ JohnDuff, Un tiens vaut mieux que l’eau du bain

(J’espère n’avoir oublié personne à ce stade, sinon, faites coucou 🙂 )

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Image par Robert Karkowski de Pixabay

8 réflexions sur “Renouveau (Agenda Ironique juin)

  1. Bin vite la suite car moi j’aimerais bien savoir pourquoi ce blase de Perceneige?

    Comme d’hab’ tu parviens toujours à faire un clin d’oeil à l’actualité ambiante. Toutefois, camper un personne avec l’épaisseur qui lui convient m’a manqué. J’ai cru au début, qu’il s’agissait de deux rippers ( terme moderne pour éboueurs et moins péjoratif). Je m’ fais des films parfois 🙂

    Aimé par 3 personnes

    1. Bonjour bonjour et merci pour ton retour, ma chère 🙂 ! La suite, pourquoi pas ? Un autre agenda ironique, une autre vie 😉 ? Je comprends ta remarque, mais c’était le but recherché justement, brouiller un peu les pistes, ne pas bien savoir qui parle réellement, avec simplement des dialogues épurés, pour redonner cet état vaporeux de la nuit, où les langues se délient, et le reste suit :)… Tant mieux donc si tu t’es fait des films, c’était l’objectif ;)… Mais je garde mon Perceneige dans une boîte, avec tout plein de tissu et d’étoffe, pour plus tard ! Merci de ton commentaire avisé, belle journée à toi, Sabrina.

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  2. Magique ! Grâce à toi Sabri Na je découvre qu’au Japon il existe la fête des lucioles. Les japonais se rassemblent par milliers pour contempler leur magnifique parade nuptiale. Ce phénomène tout à fait naturel qui se produit quand le cerveau de la luciole sent que les températures ont augmenté. C’est éminemment poétique.Une lumière dans les ténèbres.Perce-neige et luciole forment un très beau duo littéraire à faire rêver petits et grands. Oui, les garder précieusement enveloppés dans du papier de soie. Le moment venu, ils sauront bien retrouver le chemin de ton encre.https://www.youtube.com/watch?v=P9x83ydhjWs

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour ton retour poétique et cette incursion dans la coutume japonaise, c’est juste sublime ! S’émerveiller de la nature, son intelligence bien à elle et sa beauté, cela aussi est fort précieux ! Merci pour Perceneige, Campbell et Luciole, tous ces textes écrits en format très court pour s’amuser, constituent petit à petit une malle qui servira sans doute un jour ;). Vive l’agenda ironique ! Belle journée à toi ;).

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