Le bouillon mystère (Agenda ironique de février)

Bonsoir à tous ! Et bonne année ! (Pardon ??!! Complètement fanée la petite). Je me rends compte avec effroi que je n’ai rien écrit ici depuis 2 mois ! 2 mois ! C’est comme si j’avais vécu dans une capsule temporelle, qu’ai-je donc fait depuis mon os de Noël ? Beaucoup de travail, beaucoup de réécriture, et beaucoup de procrastination de projets… Alors, je me remets en selle avec un agenda ironique, pondu au pied des Alpes. Pour le mois de février, les légumes étaient invoqués, ainsi que des jours et des mois, et ces quatre mots bouillon – tapage – nuage – dindon, avec des images en plus, le tout hébergé chez Carnets Paresseux que je ne présente plus et que je vous invite à découvrir ! Sans plus attendre, voici ce que cela m’a inspiré ! Bonne lecture et à… dans deux mois ! (Lol). (J’espère pas).

M. Dindon était rentré ce jour-là, un 7 de septembre, heureux comme un pape, quoique l’expression en elle-même, pour un athée de sa trempe, n’avait pas trop de signification. Il alla directement à sa dulcinée, une belle dinde de quelques mois son aînée, elle était née le même jour que lui à 98 jours près. Mme Dinde y avait vu là sa destinée. L’idylle était née. 

– Mon chou-fleur adoré, tu ne devineras jamais ce qui vient de se passer !

– Mon brocoli chéri, qu’as-tu encore fait ? fit semblant de s’inquiéter Mme Dinde. 

– Moi, rien du tout ! Mais le père et moi, on a eu une looooongue discussion. 

– Ça y est, les carottes sont cuites ! s’exclama Mme Dinde, les yeux au ciel, enfin, au plafond, car ils étaient à cet instant précis, dans leur hangar. 

– Quoi, mais non, pas du tout, au contraire même ! 

– Mais, si, les carottes sont cuites, je prépare une bouillie, je me suis dit que tu aurais faim après ta journée ! 

– Ça, c’est ma citrouille chérie ! Donc, avec le père, on a enfin eu une grande conversation, tu sais que bon, depuis le procès pour tapage diurne d’août dernier, on n’a plus vraiment un radis… 

– C’est vrai que niveau blé… Fallait peut-être y penser avant de lancer cette… dindolution, ne put s’empêcher de rappeler Mme Dinde. 

– Recommence pas s’il te plaît ! On pouvait pas non plus poireauter comme ça, à compter les fèves !

– Mais, mon ptit citron confit, c’est votre métier, de compter des fèves… remarqua Mme Dinde. 

– Ah, mon topinambour d’amour, que j’aime ton pragmatisme ! Mais tu étais pas contre, hein, quand je te disais que ce mouvement nous aiderait à mettre du beurre dans nos épinards ? 

– Disons que les épinards, en effet, c’est un peu fade. 

– Parce que tu trouves normal que je me tue à la tâche, que je me torde le cou pour rien… pour des clous de girofle ?? 

– Bien sûr que non, mon champignon, je dis juste que vous auriez tous pu attendre un peu, pour aller glouglouter auprès du père. 

– Elle est bien bonne ! Attendre quoi, le week-end, que le père finisse sa poire, et que, rond comme un pois, il accepte toutes nos dindoléances? éructa M. Dindon. 

– Tu es blette. Non, mais tu sais que je suis plutôt pacifiste, et que je crois en l’interaction et à l’échange… 

– Ah, l’interaction ! Le père, il rigole bien du haut de ses tracteurs, pendant que tu lui souris, avec tes messages de paix et d’amour, il pense déjà à sa future rocket*(roquette) (fusée en anglais). 

– OK, ok, tu as gagné. Alors, qu’est-ce qu’il t’a dit le père, pendant cette loooooongue discussion ? Est-ce que votre « récolte » va enfin porter ses fruits ? 

– Ses fruits ??? Ses arbres, tu veux dire ! s’écria M. Dindon, emporté par la joie qui lui fit oublier instantanément la méfiance de Mme Dinde envers leur Dindonnade, le mouvement des dindons dans la panade, qu’il avait créé des mois plus tôt. 

– Alors quoi ? Crache le morceau maintenant mon céleri ! s’impatienta Mme Dinde. 

– Le père me nomme à la tête du potager. 

– Quoi ? 

– Fini les fèves, les heures interminables, je deviens chef des légumes ! annonça avec une fierté non dissimulée M. Dindon.  

– C’est.. c’est magnifique ! Enfin, chef des légumes, quand même, c’est beaucoup de pression… C’est si soudain… 

– Alors, ce sera juste le temps de quelques mois, apparemment, il prépare un nouveau produit à base de légumes de saison, une sorte de bouillon mystère ou je ne sais quoi. Les clients vont en raffoler, il m’a affirmé. Ah, je suis comme sur un petit nuage moi !

– Din don, je suis si surprise… et si fière de toi, mon salsifis. 

– Je t’avais dit qu’on l’aurait à l’usure ! Des semaines et des semaines de glougloutements, il pouvait pas résister !

– Et les autres dindons ? Ils n’ont pas été oubliés j’espère ? 

– Évidemment que non ! Tous “Up – gray – day” ! Ils deviennent tous sous-chefs des légumes pour cette nouvelle parcelle du potager pour le projet bouillon !

– C’est incroyable, vraiment, de la part du père… qu’il vous nomme tous…

– Il fallait me faire confiance mon petit pois !! On n’a rien sans rien ! Il ne faut jamais mâcher la lutte ! Voilà la morale de cette histoire ! Ah ma courge chérie, on est enfin sortis de l’asperge !

M. Dindon et sa dulcinée firent belle fête ce soir-là. Mme Dinde ajouta même de l’échalote à la bouillie de carottes.

M. Dindon et les autres membres de la dindonnade prirent très à cœur leurs nouvelles fonctions au sein du projet bouillon. Ils sifflotèrent tout du long. 

Ce qu’ils ne savaient pas hélas, c’est qu’exactement 98 jours plus tard, la joyeuse dindonnade finirait dans les rayons des supermarchés, devenant l’ingrédient secret des nouvelles gammes de « Bouillon Mister » du fameux père… Dodu. 

(Il aurait pu transformer ces dindolutionnaires en farce, mais il avait été célèbre pour ses épices, non son esprit). 

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Image par Steve Buissinne de Pixabay

24 réflexions sur “Le bouillon mystère (Agenda ironique de février)

    1. Oui, oh la la, j’ai du mal à suivre le rythme d’écriture en ce moment (c’est soit tout ou rien avec moi, faut que ça change nom de dieu) :). Ah ben tiens, le dindon de la farce, les grands esprits de petite taille se rencontrent :), je vais lire ça sur le champ (dans les champs ?). Bonne soirée, Sabrina.

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  1. Aïe Aïe Aïe (ou plutôt Ail ail ail, pour rester dans le temps) !! belle histoire qu’on voudrait croire (comme les dindons) mais la chute est salée, avec un petit air de Chiken Run qui aurait raté son évasion !! moralité : pas de tractation avec un tracteur !
    et au passage, je salue ton retour (prochain passage au printemps ? ):)

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    1. Ah ah, oui, je ne sais pas pourquoi, mais dès que j’ai vu la thématique, l’histoire était claire dans ma tête, voilà l’effet que tu fais avec tes consignes 😉 ! Allez, je file lire les recettes de février ! Eh oui, on se voit en avril, pour la nouvelle récolte, bonne soirée, Sabrina.

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      1. Coucou Sabrina . Merci pour ta proposition . Que faut-il pour cela ? Je te souhaite une merveilleuse journée avec ^plein de bonheur.

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  2. Bon jour Sabrina,
    J’adore ! Un dialogue élégant et délicieux de mots tendres entre les protagonistes… et le tragique comme toute vie en vérité avec des parcelles de « bonheur »… on est tous dans cette lignée, on nous fait croire des choses dans cette vie là et pour les soi-disant autres, nous sommes les dindons de la farce par une éternité ou un paradis, on finit dans le grand bouillon du vide… 🙂
    Bonne journée
    Max-Louis

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    1. Hum, eh bien ! Merci pour ton chaleureux retour, et tes envolées lyriques ! (Diantre 🙂 ) Je pourrais même ajouter ton commentaire dans mon texte tellement tu as tout dit ! Belle journée à toi, Sabrina.

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  3. Coucou Sabrina,

    Voilà 2 ans et non 2 mois de procrastination en ce qui me concerne…
    Et oui le temps basse, cour même !

    C’est avec joie que je découvre ce texte façon bonheur est dans le pré, qui commence avec un dindon comme un coq en pâte mais qui finit comme une poule au pot, en plus déshydraté.

    Le rythme et les dialogues m’ont plu, bonne remise en selle qui démontre que tu as encore des chevaux sous le capot.

    N’attends pas que les poules aient des dents pour continuer et prends le taureau par les cornes.

    Ce fut un plaisir de te relire !

    Ben

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    1. Ah ben ça alors ! Je n’avais pas vu le message ! Je suis tellement ravie de te retrouver ici ! Et de voir que toi aussi tu as repris du service. Je vais retrouver tes jeux de mots et ton travail autour des expressions avec plaisir ! Merci pour ton commentaire chaleureux et truffé de drôleries animales ! Je ne vais ni attendre que les poules aient des dents, ni que les cochons volent, (pour nos amis anglophones), je me suis remise sérieusement à mes projets, dont je parlerai très bientôt. Amicalement belge ahah, Sabrina.

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