Bonsoir, bonsoir ! Oui, je sais, ça fait une sacrée lurette que je n’ai pas posté ici. Et comme le délai pour l’Agenda Ironique de mai est le 25 (gloups), je vous livre ce soir, dans la précipitation, mon tout dernier texte inspiré par les consignes de Photonanie, chez qui l’Agenda se tient ce mois-ci ! Il fallait inventer une courte histoire, de préférence dans un pays froid (comme hum… l’Islande), avec des mots rigolos comme ailurophile / coquecigrue / syllogomanie et le tout sous forme d’anadiplose (d’anadi… quoi ? ). Dans le jargon académique, faut (en gros) débuter le début de la phrase par le dernier mot de la précédente. Bref, si vous n’avez rien compris, lisez, ce sera plus clair ! Je vous embarque donc en Islande dans une histoire fictivement fictive où les coquecigrues ne sont plus que des poulets… islandais 🙂 ! Bonne lecture, n’oubliez pas, mes textes sont offerts généreusement en bois brut sur la toile, mais vous pouvez toujours les trouver en version papier par ici (parfait les semaines où je suis peu présente sur le net, je dis ça…)!
Igor Björgen avait toujours vécu dans sa ville natale.
Natalement, il venait d’une petite bourgade reculée du nord de l’Islande.
L’Islande, pays rêvé par les touristes en mal d’exotisme et en soif d’aventures.
Des aventures que les « courageux » en sac-à-dos acceptaient de vivre une semaine, voire, pour les plus téméraires (financièrement), tout un mois.
Moi, ça me fait bien rire, pensait Igor.
Igor, lui, du soir au matin, devait s’occuper de son élevage de coquecigrues.
« Coquecigrues de père en fils » clamait-il fièrement.
Sa fierté, c’est tout ce qu’il lui restait, élever des coquecigrues, c’était pour le moins incongru.
Incongru, sans doute, pour tout étranger à l’âme du pays, où les températures avoisinaient les 0 degrés.
0 degrés, c’était pas rien, c’était pas beaucoup, fallait supporter, c’était pareil pour les poulets.
Les poulets – ces diables coquecigrues ! – arboraient une plume assez douce pour en farcir des duvets mais robuste aux vents jamais tempérés.
Et du tempérament, pour pas se laisser aller à crever dans ces paysages grandioses à l’horizon somme toute morose.
Morose, il l’est un peu ce matin Igor. Ilya, le voisin, un ailurophile implanté depuis qu’Igor a repris le commerce des becs à foin de son père, lui a annoncé, comme on donne la météo, qu’il avait enfin obtenu un poste mieux payé, dans une région par le soleil, mieux choyée.
Choyé, pourtant Igor l’avait bien choyé Ilya, comme ses coquecigrues, si ce n’est plus, il avait du mal à le dire et même à le penser, mais Igor, s’il avait repris le business du paternel avec une vaine fatalité, l’avait poursuivi avec une certaine célérité lorsqu’Ilya était devenu son voisin.
Voisins, ils ne seraient plus. Amants non plus. Igor n’avait jamais dit tout haut ce qu’il pensait tout fort, son père avait été un taiseux, et Igor avait hérité de ce trait de caractère en même temps que sa volière.
Puis dans la volière, la syllogomanie n’avait jamais été une qualité attendue : qui au milieu des centaines de coquecigrues, aurait pu, être entendu ?
Entendus, les pas d’Ilya une dernière fois, ressentis les murmures de ces instants qui s’envolent comme autant de coquecigrues qui ayant soudain découvert l’usage de leurs ailes abandonnent Igor, sa ferme, sa volière.
Volière vide, pleine de promesses sans plus de lendemain, cœur rempli d’un chagrin aussi abrupt, aussi brutal, aussi sec que les montagnes de ce nord de l’Islande, que les touristes aiment tant visiter, mais encore plus déserter.
Déserté, Ilya. Dévasté Igor.
Igor reprend sa fourche, Ilya est déjà loin, c’est l’heure de nourrir ces becs à foin.
Alors, que pensez-vous de cette lecture ? Pour n’en perdre aucune miette, c’est par là !
Crédit image par Ludovic Charlet de Pixabay
J’ai bien aimé cette aventure islandaise surprenante dans un élevage de coquecigrues…
Faut dire à Igor qu’il retrouvera un autre amoureux, ainsi va la vie.
Merci pour cette participation 😊
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Merci merci ! J’avoue que j’aime bien utiliser les mots rigolos comme ça de manière un peu décalée, surtout que pour le coup, je ne connaissais pas du tout le sens d’ailurophile, un comble pour moi qui adore les chats !!!
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Un élevage de coquecigrues, astucieuse idée. Certes pour ce brave Igor lorsqu’elles prennent leur envol ( comme son Ilya) il lui reste les becs à foin. bravo pour l’anadiplose. Suis ravie de te retrouver sur cet AI 🙂 Bon j’espère que chat va mieux 🙂
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Merci Mijo !!! Je ne sais pas si c’est astucieux, en tout cas, c’est venu comme ça quand j’ai vu les mots à placer ! C’était chouette de refaire un agenda ironique, faut vraiment que je participe plus souvent !!! Chat va bien mieux merchi 😉
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Eh bien je dis bravo ! Bel exercice ! 🙂
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Merci !! Exercice pas simple que je réalise pour la première fois il me semble bien ! Belle journée à toi !
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Ah bah, ouiche alors ! C’eût été dommage de nous priver de cette belle anadiplose… qui nous mène par le bout du nez. Très réussi. Merci.
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Merci pour ton retour sur ce texte, j’avoue qu’à la lecture de la consigne- fichtre ! – je n’avais aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir pondre avec ces coquecigrues 😉 ! Belle soirée à toi, Sabrina.
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