Bonjour bonjour ! Après m’être offert une petite escapade dans mes souvenirs de voyage, je reviens déjà sur ce blog avec un nouveau texte ! Il faut dire que je profite de mes derniers jours de vacances (quoi déjà ?!) et du tempo exigé par le Nanowrimo pour être plus productive. Pour être honnête, je ne suis pas du tout dans les clous du 2,5 pages par jour ! Pour ma défense, il y a eu du beau passage et de la belle surprise cette dernière semaine, et tout autant d’excuses pour ne pas écrire à foison… (Eh oui, ma vieille, c’est pas comme ça que tu vas gagner le prix Renault d’Eau ou Con Goure…). (D’ailleurs, mon recueil continue son chemin, si tu veux en faire partie et te procurer un exemplaire, c’est ici)Un proverbe arabe dit que « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse. » Bon, alors je me tais et te laisse découvrir mon dernier petit plaisir écriture en date ! Bonne lecture et n’hésite pas à me confier tes impressions…
Lire la suite: Eveil des sansLe café était bondé, comme à son habitude à cette heure-ci, heure du brunch, sans Monster Munch ni punch. Sophie Stickey y retrouvait son amie de toujours, Tara Biscotey. La première était déjà installée, devant un thé amer, les yeux sur le bitume, sans autre pensée que celle de revoir Tara qui lui avait fait comprendre, à sa manière bien à elle, sans ambages et sans passer par quatre chemins qu’elle avait une nouvelle à lui conter. Enfin, la dernière fit son entrée et se dirigea vers la table sans attendre d’y être invitée par le serveur. Les bises claquèrent sans bruit dans les airs, sans que joue ne se touche, danse sensuelle d’une ère où les bonjours se lancent à la volée.
— Comment allez-vous très chère, cela fait si longtemps ! Que se passe-t-il donc pour que nous soyons si peu auprès l’une de l’autre ? s’exclama Sophie, entrant sans tarder, dans le vif du sujet.
— Comme vous y allez mon amie ! répliqua Tara, sans s’offusquer réellement. Sans rigolbocher, c’est vrai que j’ai été… très occupée.
— Je connais bien ce regard ! Comment s’appelle-t-il ?
— Comment osez-vous ? Vous êtes sans merci ! minauda Tara.
— Dès qu’on vous laisse sans surveillance… Vous pouvez être sans pitié ! se moqua Sophie, sans se départir ni de curiosité, ni d’un peu de jalousie.
Un serveur, sans classe ni signe particulier, s’approcha des deux amies.
— Mesdames, souhaiteriez-vous prendre un apéritif ?
« Sans façon, merci » eut envie de répondre Sophie, qui ne supportait pas être dérangée. « Sans nul doute » répondit-elle toutefois, en voyant la mine réjouie de son amie.
— Ce sera une bière pour moi… sans alcool évidemment, s’avança Tara.
— Mettez-en deux, avait ajouté Sophie, non sans hésitation. Il fut un temps où l’alcool coulait à flots… Il fut un temps où…
— Bon et vous, de quoi a été tissée la toile de votre quotidien ? relança Tara, une fois que le serveur fût parti, non sans un certain sens de la conversation, qu’elle menait le cœur léger, l’esprit lointain.
— Doux seigneur, comme cela est sans intérêt, soupira Sophie sans vouloir s’attarder sur son cas. Alors, décrivez-le moi ce Sans-Timent, ajouta-t-elle sans plus grande conviction.
— Eh bien… sans vouloir le vanter…
— Tirez-lui le portait sans concession, à votre Jean-Sans-Terre ! siffla Sophie sans scrupule. Tara était horripilante à la fin, à prétendre que sa vie était un feuilleton.
— … il m’a laissée sans voix ! souffla Tara, sans se préoccuper de l’agacement latent de son amie.
— Eh bien ! réussit à déglutir Sophie, non sans mal.
— Je vous assure, il ne se passe pas un jour sans que…
— Mangez-vous toujours sans gluten ? la coupa Sophie, pour oublier, dans les lignes pragmatiques du menu du jour les siens à elle, longs comme une journée sans pain.
— Sans glu… à part les haricots sans fil que mon estomac digère peu agréablement, je mange à nouveau sans restriction, répondit Tara, décontenancée par la question.
— Je nous commande donc la formule classique, sans viande rouge, sans tofu, sans œuf mollet ?
— C’est que… Oui, bien sûr, acquiesça Tara, qui comptait les minutes sans son bien-aimé à ses côtés.
— Et ce Sans-Timent, si valeureux, si merveilleux… dites-moi… il a bien des défauts… il n’y a pas de fumée sans feu ! se moqua Sophie, non sans perfidie.
— Étonnamment, c’est un garçon sans histoires !
— Garanti sans OGM ! lança le serveur en posant sans délicatesse aucune les plats sur la table.
Les deux amies murmurèrent un merci sans âme, l’esprit de l’une revenant sans cesse à la mémoire de son amant, l’autre cherchant désespérément dans ses souvenirs l’image même d’un seul galant. Cela avait été toujours son lot, de pousser et grandir comme une vulgaire pâquerette, sans panache, sans ampleur, sans éclat, en somme, sans plan cul.
— Tant qu’il n’est pas sans-dent ! railla Sophie, pour reprendre la conversation sur un ton plus léger. Après tout, Tara n’y pouvait rien si les humains, généralement de sexe masculin et quelquefois de sexe féminin, succombaient à ses charmes, sans bouger le petit doigt.
— Vous imaginez l’horreur ? gloussa Tara, horrifiée à l’idée.
— Ou sans-papiers ! continua Sophie, galvanisée par le rire de son amie.
— Quel affront ! feignit de s’indigner Tara.
— Ou sans-abri ! pouffa Sophie, sans pouvoir contrôler sa frénésie, ni les limites de son imaginaire.
— Ciel !
— OU SANS-CULOTTE ! explosa Sophie, sans retenue, oubliant le restaurant, le café, son amie, et sa vie sans palpitant, sans rendez-vous trouvé, sans Jean-Sans-Terre ni Sans-Timent.
— Ces dames paieront-elles en espèces ou par carte bancaire ? s’enquit le serveur, sans sourciller davantage.
— Par carte ! beuglèrent Sophie et Tara, sans cesser de rire.
— Sans contact évidemment ! s’écrièrent les deux amies en chœur. Et elles réglèrent joyeusement leur rencontre, sans plus attendre, rejoignant chacune leur vie toute personnelle, sans inquiétude, ni financière, ni cérébrale, sans réaliser que durant tout le repas partagé, elles ne s’étaient pas un instant effleurées.
Ne pars pas sans commenter, ou sans t’abonner !
Crédit photo : PandaBearPhotographyWales de Pixabay
Bon jour Sabrina,
Un excellent moment avec les deux amies que j’écris présentement sans détour donc sans ambages 🙂 (j’allais écrire avec une certaine liaison : sans-jambages) 🙂
Tu fais le Nanowrimo ? Diantre, c’est un sacré défi. Je l’ai fait une fois et j’ai terminé en 25 jours je crois. En tout cas, bon courage et comme je sais que tu as l’imaginaire et l’écriture géniale.s tu vas amplement finir dans les temps 🙂
Bon week-end.
Max-Louis
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Bonsoir Max-Louis ! Merci pour ton commentaire qui fait « diantrement » plaisir, et même sourire 🙂 ! Pour le Nanowrimo, je suis complètement en retard, j’ai eu beaucoup de visites pendant les vacances et maintenant, je croule sous le boulot… oups ! Mais je me force à écrire le plus possible pour au moins créer une routine d’écriture… Si je parvenais à écrire tous les jours, j’aurais gagné quelque chose à ce Nano, même sans le faire jusqu’au bout 🙂 ! Bravo en tout cas pour toi ! Belle soirée à toi, Sabrina.
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Salut Sabrina…
Sans plus attendre… Je franchis le pas… Bien que lecteur assidu …Je n’aime généralement pas laisser de commentaire…
Encore une fois… sans en avoir l’air… tu touches juste !
J’adore ton ancrage dans le quotidien avec ce vernis poétique ou décalé (et parfois les 2) qui font de tes nouvelles des confiseries dont je ne me lasse pas.
Merci de continuer à nous faire rêver, réfléchir et nous évader.
En te souhaitant à toi et on équipe technique (un barbu adorable et un chat trop petit pour son poids) de vous réaliser et d’avoir autant de plaisir que nous en avons.
Avec mes meilleurs sentiments. Amicalement vôtre.
Jb
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Hello JB ! Eh bien merci merci beaucoup pour ce commentaire chaleureux ! Cela me fait très plaisir de te lire ici car de l’autre côte de mon écran, même si je sais que tu suis « assidûment » ces modestes lignes, je ne sais jamais quelle réception en est faite ! Je suis heureuse que mes historiettes te plaisent et j’essaierai que cela ne change pas dans le futur ! Le barbu adorable, le chat qui n’est pas du tout gros et moi-même te saluons ! Bises à tous les tiens, et encore MERCI !
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Hello Sabrina, sans conteste, voilà un dialogue qui sans détours, nous plonge dans des préoccupations de filles au déjeuner, avec un vocabulaire d’un autre temps, des jeux de mots. Sans flagornerie, tu écris là un dialogue décalé ( sans queue ni tête) qui amuse et apporte cette légèreté dans nous avons besoin dans une société devenue sans contact . Je te félicite pour le Nano.
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Merci Mijo ! Alors, le Nano, on arrive à terme dans 3 jours eh eh… et je suis en échec total, disons que novembre est très chargé de mon côté, niveau professionnel, vivement que ça se tasse pour que je puisse un Nanowrimo un autre mois de l’année 🙂 ! Belle soirée à toi.
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