Bonjour à tous, on approche de la fin de l’été et on ne peut guère dire que j’ai brillé par ma présence sur la toile ! Aurais-je dû prévenir que je faisais une pause, aurais-je dû me forcer à respecter un calendrier de publication au lieu de boire un nombre incalculé et incalculable de houblon, aurais-je dû me dire Sabrina-tu-sais-très-bien-que-tu-as-36 000-choses-à-faire-cet-été-et-que-t’en-feras-pas-le-dixième-parce-que-toute-excuse-sera-toujours-meilleure-pour-ne-pas-faire-ces-36000-choses-comme… avancer ta rentrée. Gloups. Et à l’approche de la reprise, le constat est rude, j’ai pris un retard monstre sur mon travail (ouais, je sais, les vacances, c’est les vacances, sinon ça s’appellerait le travail justement…), j’ai pas écrit des masses (ni des volumes, désolée, blague de prof), c’est à peine si j’ai dressé une liste de courses (qui ne fait absolument pas se retourner Proust dans sa tombe, ni qui empêche un ou deux oublis), j’ai pas encore rattrapé mon retard téléphonique de l’année (restez prêts de votre téléphone, cela devrait bientôt sonner) et j’ai complètement mis de côté the marketing and the promotioneuh de mon recueil de nouvelles (ouiiiiiiiii, si tu vivais dans une grotte au fin fond du Larzac (ou de la Dordogne), mon recueil est enfin édité, et disponible en format papier PARTOUT, par ici).
Lire la suite: Apprentie en herbe #13, ou l’art de s’auto-éditerA cette occasion, on m’a demandé d’expliquer un peu comment je m’y étais prise, alors, même s’il existe pléthore de blogs qui en ont parlé, je vais essayer de décrire tout le processus pour arriver du format brouillon à un joli bouquin tout relié tout beau (oui, faut bien que je m’envoie quelques pâquerettes de temps en temps). Prêt.e ? C’est parti.
Step 1 : Finir le livre. Ok, évident, on passe au step 2.
Step 2 : Croire en sa bonne étoile, sélectionner les maisons d’édition qui publient des nouvelles (dans mon cas pour Breaking News) et envoyer le tout avec une lettre d’accompagnement drôle et subtile à la fois (selon les critères totalement objectifs dudit auteur), en prenant soin tout de même de protéger son travail. J’utilise le coffre-fort horodaté (gratuit) pour ma part et j’avais aussi enregistré mon recueil et ma pièce auprès de copyrightdepot pour un prix abordable et une durée illimitée.
Step 3 : Se faire refouler par les maisons d’édition, dans des mails admiratifs et laconiques (personnalisés, jusqu’au moindre détail, à savoir avec votre nom et prénom) ou se faire proposer des contrats d’auteurs ou d’éditeurs estampillés « novateurs ».
Step 4 : Se rencarder sur toutes les plateformes d’autoédition pour pouvoir comparer leurs offres, forfaits etc. Des sites sont plutôt bien faits pour référencer les différents avantages des unes et des autres. Je pense à Publier son livre ou encore à la Fabrique du net. Les plateformes se développent de plus en plus, et ça aide bien pour y voir un peu plus clair. Dans les sites les plus connus pour publier son livre, il y a bien sûr KDP de chez Amazon qu’on ne présente plus (mais qui est parfois boycotté en faveur de librairies à taille humaine), Bookelis, Publishroom Factory, Lulu et celui que j’ai personnellement choisi pour les raisons que je m’en vais expliquer Librinova. Tout dépend en fait 1, du temps que tu peux consacrer à l’édition de votre livre ; 2, des connaissances techniques que tu as de la conception d’un livre (même si de nombreux auteurs, graphistes proposent leurs services, leurs tuyaux et leurs tutoriels) ; 3, de tes finances, du portefeuille, des pépettes, de l’oseille quoi, encore et toujours.
Step 5 : Pour s’auto-éditer, il faut prendre en compte plusieurs paramètres, parce que, bon, déjà que le monde de l’édition est pas easy peasy, et que certains ne daignent prendre au sérieux les auteurs auto-édités (eh oui, Aurélie Valognes a commencé sur Amazon, on n’aime ou on n’aime pas, that is not the point, mais tous ses bouquins sont maintenant sur toutes les gondoles de Venise des librairies), donc on souhaite quand même que le rendu fasse professionnel. Les facteurs à considérer, entre autres, et qui du coup, pencheront dans la balance lorsque tu choisiras ta plateforme :
¤ une bonne correction orthographique (bêta-lecteurs bienvenus, correcteurs dont c’est le métier aussi, logiciel comme Antidote apparemment bien aidant même si rien ne remplace l’être humain 🙂 )
¤ une bonne mise en page typographique, version papier, et version numérique, avec les différents formats auxquels il faut songer selon les sites où pourront se lire les ebooks (format e-pub, PDF, Kindle et autres joyeusetés).
¤ dans le même ordre d’idée : la maquette pour la version papier adaptée au format livre (numérotations / pages blanches selon les règles de l’art / titrages / indexage…), bref tout ce qui constitue l’objet livre auquel on ne pense pas nous lecteurs, lorsque nous tournons délicatement les pages d’un roman qu’on ne parvient à lâcher…
¤ liée à la maquette, et au travail du graphiste évidemment, la couverture ! Elément phare pour le livre car, si vous êtes comme moi avec le vin, eh bien, la couverture joue pour beaucoup dans le fait de vouloir extirper d’une étagère un livre particulier… Pour tout ce travail de mise en forme conventionnelle, le site 5 euros permet des services peu coûteux, avec une communauté d’artistes et d’auteurs autoédités qui pourront aider vos projets divers (il y a de tout, faut fouiller, tu peux même te faire écrire un putain d’article de blog avec un max de référencement, pas comme celui-ci quoi).
¤ la diffusion ! Juste Amazon, juste numérique, juste sur Kobo, sur toute la planète, dans toutes les meilleures librairies, bref, il faut bien se renseigner sur les endroits où le livre sera visible, parce que s’il sort que sur Kobo et que même tes meilleurs amis n’ont pas la Kobo, bon, ben t’es pas encore prêt d’être à côté d’Aurélie Valognes en vitrine. Eh oui, faut pas pousser mémé dans les orties (hi hi)…
¤ l’enregistrement et le dépôt légal à la BNF pour avoir le précieux sésame et gagner quelques sesterces grâce au code-barres affilié…
¤ la promotion ! Création de goodies type marque-pages (j’en ai fait moi-même sur Canva, outil intuitif, gratuit et plutôt bien foutu avec un imprimeur type Helloprint tout aussi efficace), création de flyers, communication sur les réseaux sociaux, banderoles publicitaires, service presse, référencement auprès des influenceurs, bref, tout ce qui peut aider à dire YOUHOU JE SUIS Là J’AI SORTI MON LIVRE VENEZ ME LIRE C’EST GENIAL.
Au vu donc de tous ces paramètres, et je suis pas bien sûre de pas en avoir oublié quelques-uns au passage, le choix de la plateforme d’autoédition est une délicate affaire qu’il ne faudrait pas prendre à la légère pour parfaire au mieux ton projet et ne pas t’arracher les cheveux parce qu’il te manque une page 37 ou qu’une coquille s’est glissée en plein milieu de la page 1. Ouais, c’est moche. Et peu vendeur :). J’ai donc laissé aux soins de Librinova la partie typographie + maquette et couverture ainsi que la diffusion sur leur site et toutes les librairies environnantes afin que Breaking News soit disponible partout, version numérique et version papier. Le petit plus de Librinova : leur programme étoiles qui permet, à partir d’un nombre plutôt conséquent de ventes, d’entrer dans leur programme « agent littéraire » afin de dénicher une maison d’édition traditionnelle. Sur le papier, c’est chouette, on y croit, en réalité, cela semble plus compliqué, il va falloir plus de l’achat d’une tante aveugle et d’un chat analphabète pour atteindre ces objectifs… et comme je n’ai pas opté pour leur pack « promotion et tout le tintouin publicitaire »… Sachant que ce n’est point mon point fort… Il va en revenir à toi, à vous, à nous, de faire marcher le bouche à oreilles pour parler de mon recueil de nouvelles !
Voilà step final : non le moindre, se lancer !
Et faire du bruit autour de soi car non, tout supercalifragilisticexpialidocious qu’il soit, ton livre risque de se noyer dans la masse des autres livres supercalifragilisticexpialidocious, et pour qu’il s’envole dans les hautes sphères, il va falloir plus qu’un parapluie magique à la Mary Poppins :).
Je ne sais pas si cet Apprentie en herbe t’a éclairé.e en quoi que ce soit, si tu as d’autres questions sur les 12 travaux d’Astérix, sur ce parcours du combattant, sur l’autoédition, n’hésite pas en commentaires, à rectifier, ajouter, bref, t’exprimer !
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Le blog d'une auteure qui se prend pour Proust et qui écrit des listes de courses affligeantes