Après l’hibernation, le printemps !

Bonjour à toi lecteur.rice (lecteurice ?) !

Me voilà enfin de retour par ici après des semaines d’hibernation littéraire, non point que l’imagination se soit fait la malle, (après tout, celle-ci a la chance de ne pas être confinée), mais car j’avais du « foin sur la manche » niveau professo-personnel 🙂 ! Je ne vais pas tergiverser longtemps, il fait si beau ce serait dommage de te scotcher sur cet écran par une belle journée de printemps, et te présente donc une myriade de 3 courts textes et exercices proposés ici et là pour les divers ateliers auxquels j’essaie tout de même de participer (avec peu de régularité…). Je te l’annonce tout de suite, c’est aussi décousu qu’une chemise bariolée qui aurait besoin d’un sacré ourlet ! Il faut croire que j’avais besoin d’aérer l’esprit lors de ces ateliers, censure THERE IS NOT ! C’est brut, ça bute (et butte), nom d’une babelutte (petit caramel belge, merci gogole.com), patience et indulgence seront de mise pour cette reprise de lecture, ça part dans tous les sens : Sapaar ! Dans tout, l’essence... Bref, tu l’auras compris, ne cherche point aujourd’hui (encore moins que d’habitude) lyrisme ascétique mais plutôt…. abstrait lunatique ! Bonne lecture ! (Pour des textes plus sérieusement conçus, attendre la prochaine éclipse ou aller sur l’Inventoire, où mon texte « Au passé composé » avait été sélectionné le mois dernier).


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Texte 1) Consigne : décrire de manière originale une scène. (Je ne sais si j’y suis parvenue / pas revenue !)

Au zoo.

Regardez ceux-là comme ils sont gros, comme ils sont velus, comme ils sont poilus ! Et ces têtes d’ahuris ! Hi hi ! C’est-y pas rigolo comment ils marchent ! Cette nonchalance, cette presque arrogance ! Les voilà qu’ils se pressent contre la grille ces grands gorilles ! Ils veulent nous enlacer ! Pouah la poisse ! Leurs poils doivent bien piquer, et ça doit être la saison où ils les perdent ! Matez-moi celui-ci, il en a plus du tout !! Et ce bébé, tout petit, tout petit ! Ce qu’il crie ! A-t-on idée d’un tel coffre dans un cylindre si minuscule ! Il suit sa mère à la trace ! Mais c’est qu’il me fixe le sacripant ! Saperlipopette, c’est qu’il ne démord pas, il s’en met plein les mirettes ! Et si je lui faisais une grimace ? Il s’approche le malappris, il s’accroche le malotru ! Il cherche quelque chose, une banane ? Est-ce déjà l’heure de manger ? Ils bouffent tout le temps ces goinfres ! Dormir, marcher, manger, c’est tout  ce qu’ils doivent faire de leur journée !  C’est parti pour la grimace, il doit prendre ça pour une menace, il brandit un objet noir. Flash de soleil. Je rouvre les yeux, le petit être fripé et sa boîte repartent, il me glisse un sourire. Je fais pareil, je me mets à sa place, ça doit pas être facile d’être enfermés dehors.


Texte 2) Consigne : écrire un tautogramme avec la lettre E (euh…)

Eric en est extrêmement étonné, excessivement ébahi, étonnamment excédé : ébaubi !
En écoutant Elvis, en entier, Eric est entré en escalade émotionnelle !
Emporté d’élan, éperdu, épervier, Eric égare et éparpille encore ses… ESCARGOTS (des ersatz) !


– Mes ersatz, mes ersatz ! s’écrie Eric.
– Eh … EH ! s’égosille Elise exaspérée des ersatz-escargots d’Eric. Et d’Elvis. Elle éteint.
– Effrontée !
– Egoïste !
– Ecervelée !
– Endetté !
– Engrossée !
– Empailleur !
– Elisabéthaine !

Enceinte, en état d’ébriété, elle éborgne Eric et écrase un escargot.
Elle empoigne un enchilada et exécute un entrechat.
Et expire enfin.
(the) END.


Texte 3) Consigne : écrire un texte autour du mot bleu (évidemment, on se doutait que ça allait mal finir).

Accroche-toi lecteur,  c’est l’histoire de Christophe et de ses maux bleus.

Tout commença un matin où Christophe s’était réveillé en sursaut. Or quand on habite à Paris même, intramuros comme on dit quand on fait semblant d’avoir pris latin en LV3, sursauter depuis son lit entraîne à chaque geste de surprise, celle moins agréable, de se cogner la tête sur les bas plafonds de son F-1.

C’est ainsi, et lecteur, prends note de ce moment clé qui scelle le sel de notre histoire, c’est ainsi que débute notre histoire car Christophe se fit une belle ecchymose, un beau bobo, bref un sacré bleu sur le crâne ! Et d’un Christophe sans rien de bien reluisant, sans signe bien signifiant, sans vie bien vitalisante au départ, c’est là qu’il prit son envol, toute son envergure, bref c’est là qu’il advint enfin quelque chose puisque Christophe se mit à voir la vie en bleu !

Bleue la mer, bleu le ciel, bleus les flics ! Il se mit à ne vouloir se déplacer que lorsqu’il fit bleu nuit. Il quitta son poste d’agent de la ville pour travailler à l’usine, en bleu de travail ! Il commença à lire tout ce qui parlait de la Prusse et quand il comprit que cela n’existait plus, il en ressentit un tel cafard (ou canard, lui qui avait imaginé entrer dans la Marine pour naviguer jusqu’en Prussie) qu’il essaya de se pendre, suspendu à une barre en acier.

C’est le voisin qui le secourut à l’instant fatidique, car en suspendant la barre en acier au boîtier électrique, Christophe avait fait disjoncter tous les compteurs de l’immeuble. Le voisin (qui était un véritable cordon-bleu) le ramena au goût de la vie en lui cuisinant sur-le-champ une belle entrecôte, un remède à tous les maux selon les dires de son père devenu végétarien depuis (mais c’est une autre histoire). Christophe se mit à manger du steak midi et soir, cuisson bleue, bien entendu. Il mangea tant et tellement qu’il ne put plus rentrer dans son bleu de travail. Or comme l’usine était en faillite, elle profita de cette faille pour suggérer une défaillance technique et le vira.

Christophe faillit à nouveau se foutre en l’air, mais ayant appris sa leçon, il décida d’opter pour du cyanure, qu’il dilua dans une bouteille de curaçao bleu cyan. Là encore, c’est le voisin qui le sauva, en venant sonner à sa porte pour lui montrer un saphir qu’il avait trouvé dans le congélateur de son père, au creux d’une entrecôte ! Christophe fut si captivé par cette pierre qu’il en oublia le cyanure. Il se servit un whisky à la place, sans poison ni glace.

Christophe eut une idée (brillante évidemment). Et si l’entrecôte n’était pas la seule à être ainsi truffée ? Lecteur, crois-moi ou non, mais il se trouve qu’effectivement, le père du voisin avait eu la merveilleuse idée (avant d’avoir l’Alzheimer et de passer au végétarisme), de fourrer ses pièces de bœuf de pierres, d’émeraudes et autres turquoises !

Et tout « froid » sorti du congélateur, Christophe et son voisin commencèrent leur commerce florissant de pierres précieuses. Et notre Christophe, de simples maux bleus devint le roi du pétrole et acheva sa vie, dans une immense villa avec jardin zen, en position de Lotus… bleu évidemment.

(Alors, tu en as trouvé combien, de nuances de bleu ?)

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Crédit photo Spring by @Sabrina P.

Et ma petite pièce toujours en vente, ici même !!

9 réflexions sur “Après l’hibernation, le printemps !

    1. Oh merci Nadine, je suis heureuse de te savoir par ici et d’apprendre que tu es repartie, en souriant ! C’est tout le mal que je te souhaite 😉 ! J’espère que tu vas bien, et que tes projets d’écriture avancent ! Belle journée, Sabrina.

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  1. Bon jour Sabrina,
    Présentement, j’aime les trois textes… 🙂
    et pour le dernier, j’ai compté 13 bleus confirmés et tous les autres avec dans l’ordre d’apparition :
    1) Maux bleus (x2)
    2) Belle ecchymose (dit aussi : bleu)
    3) Sacré bleu sur le crâne
    4) La vie en bleu
    5) Bleue la mer
    6) Bleu le ciel
    7) Bleus les flics
    8) Bleu nuit
    9) Parlait de la Prusse (bleu Prusse)
    10) Dans la marine (tout en bleue)
    11) Qu’il essaya de se pendre (il devait être bleu)
    12) Les compteurs de l’immeuble (les anciens compteurs étaient bleus)
    13) Cordon-bleu
    14) Cuisson bleue
    15) Bleu de travail (x2)
    16) Pour du cyanure (x2)
    17) Bouteille de curaçao bleu cyan
    18) Montrer un saphir
    19) Autres turquoises
    20) Roi du pétrole (bleu pétrole)
    21) Position de lotus… bleu évidemment

    Bonne soirée à toi.
    Max-Louis

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    1. Hi hi ! Merci à toi pour ce retour, tu en as trouvé une sacrée pelletée ! Bravo ! Il en manque quelques-uns dans la cueillette (bleu… pétrole… bleu… électrique… bleu… canard), mais je chipote : je te félicite pour ton sérieux et j’espère que tu t’es amusé à farfouiller par ici ! Merci pour ton passage, belle journée à toi ! Sabrina.

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  2. Lecture parfaitement drôle pour égayer une après-midi de grisaille! Une imagination vive se cache sous ta plume pour le bonheur des lecteurs! Et tu fais bien de le rappeler…en aucun cas notre imagination ne devait se sentir confinée!

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    1. Hi hi ! Merci Eve ! J’espère que tu es tout aussi inspirée de ton côté, ça fait TROP longtemps que je ne t’ai pas lue ! Belle journée à toi, merci pour tes doux mots 🙂 !

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