Bonsoir à toi ! Me revoici de retour, après deux semaines hautes en couleur ! Les premières commandes de la Complainte du Belzébuth ont été envoyées, (si tu ne te l’es pas encore procurée, j’en parle ici) et j’ai déjà eu un retour fort positif qui ne vient… ni de ma tante ni de mon chat analphabète ! Bref, aujourd’hui, je reviens avec un exercice réalisé dans le cadre de l’atelier que je suis dans ma ville. La consigne : écrire une histoire à partir du télégramme suivant ! 5h. Paul doit voir le juge. Echappe à des mafiosos. En danger à cause de la chloroquine. Se cacher dans une grotte. Ours en colère. Finit à l’hôpital. Evidemment, avec de telles péripéties, fallait pas s’attendre à autre chose que de l’absurde… Bonne lecture à toi et n’hésite pas à partager ton avis en commentaire 😉 !
5H. Paul lève son bras machinalement, la tête enfoncée dans son oreiller, un filet de bave ornant le tissu à fleurs un peu démodé du coussin.
– Le juge ! est la première pensée de Paul, après « merde » et « c’est quoi ça » en sentant la matière visqueuse sur sa joue droite. Il allume la lumière. Pas le temps de traîner, il doit prendre sa douche et s’habiller. Où a-t-il mis son costard ? En même temps, est-ce qu’il faut mettre un costard pour passer devant le juge ? On s’en pose de ces questions existentielles dans le monde. Il farfouille dans son placard, ne trouve rien. Plan B. Une cravate suffira. Il en déniche une parmi ses slips, jaunis et élargis.
Elle est rouge bordeaux. Avec un gros Garfield sur le dessus. Ça fera l’affaire. Il n’a plus le temps. Son pantalon est un peu lâche. Au diable la ceinture. Il pourra se tenir le pantalon pendant l’audience. Ça lui évitera de ne pas savoir quoi faire de ses mains. Ça fera sérieux. Il se précipite dans le métro. Deux hommes le saluent d’un signe de tête. Une politesse inhabituelle à laquelle Paul s’apprête à répondre lorsqu’il remarque un détail. La cravate. Les deux hommes portent la même cravate. Que la sienne. Rouge Bordeaux avec un Garfield sur le devant.
Il se met à transpirer et compte les stations qui le séparent de son point de chute. 8. A sa droite, une femme ronde avec un beagle enfermé dans un sac violet et un pépé qui bigle sur un morceau de journal. 7. Les deux hommes n’ont toujours pas bougé. 6. Paul se rapproche de la porte et s’accroche à la barre. Il s’éponge le front. Le beagle se met à aboyer.
« Tommy, calme-toi, Tommy ».
Paul jette un coup d’œil vers les deux hommes qui ne bronchent pas. Le Garfield de la cravate de droite se met à lui faire un clin d’œil. Paul panique et se met à appuyer frénétiquement sur le bouton d’ouverture des portes. Plus que 5 stations. Encore 5 stations. Il faut qu’il descende. Tout de suite.
‘Ca suffit Tommy, ça suffit Tommy ».
Paul ne réfléchit pas et saisit le sac violet.
« Que personne ne bouge ou je lui fais la peau ! » crie-t-il en désignant Tommy qui aboie de plus belle. La femme étouffe un cri et devient toute rose. Les portes s’ouvrent enfin. Les deux hommes échangent un regard…
Cette nouvelle a été éditée dans mon recueil BREAKING NEWS. Pour lire la suite et savoir ce qu’il se passe pour Paul… il n’y a plus qu’à commander !
Si tu ne veux rien louper dans le futur, clique ici 🙂 !
Bon jour Sabrina,
L’épilogue nous porte à croire que ce monde est devenu fou … le drame est digéré et plus encore assimilé et défit la raison de l’intelligence à celle du cœur …
Un texte de réflexion … pour ma part 🙂
Max-Louis
J’aimeAimé par 1 personne
Bon jour et merci pour ta lecture et ton retour ! Oui, je suis partie dans un texte absurde (difficile de faire autrement avec le télégramme donné, et pourtant, à la fin, on peut interpréter ce jet farfelu, comme on le ressent 🙂 ! Belle journée à toi, je viens faire le tour des blogs cet après-midi, ça me manque ! Sabrina.
J’aimeAimé par 1 personne
Quelle vivacité dans ce texte, tu as drôlement bien su transcrire la panique, la fuite, la précipitation. J’adore « beagle » et « bigle » et puis toutes les couleurs dans le texte qui le rendent encore plus vivant.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup Marinade ! Oui, je me suis beaucoup amusée à écrire ce texte, (que j’ai dû produire dans l’urgence d’ailleurs, ce qui m’a sans doute aidée pour le « rythme » 🙂 !
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Sabrina,
Un vrai régal cette histoire ! Rire et amusement nous font garder à l’esprit qu’au point final, l’histoire est malheureusement finie.
Je te souhaite une bonne fin de journée,
Rodolphe
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Rodolphe et merci pour ton passage et ton commentaire ! Les dernières semaines ont été intenses de mon côté (en ce moment, j’ai l’impression de ne dire que ça ahah), mais cette semaine, enfin du temps devant moi pour venir écrire et lire ! Belle journée à toi ! Sabrina.
J’aimeJ’aime
Un joli texte bien rédigé, avec une belle histoire derrière. Une belle plume que j’admire. Belle soirée à vous
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup pour ce joli commentaire, et pour votre venue ici. Belle journée à vous, je viendrai faire un tour sur votre blog très prochainement. Sabrina.
J’aimeJ’aime