Apprentie en herbe #6, Nano, c’est fini !

Précédemment dans l’épisode : je vous avais parlé du NaNoWrimo (si si, c’était même ou encore ici), un challenge d’écriture avec un concept simple. Un mois, de préférence pourri, (novembre donc), pour pondre 50000 mots ! Pour vous faire une idée, une nouvelle de ma catégorie Esprit-Livre, ça fait peu ou prou 900 mots, je vous laisse faire le calcul, ça fait pas mal donc. Intro avec peu ou prou, formule inusitée, checked !

Pour ceux dont la vivacité d’esprit n’a d’égale que leur connaissance quasi scientologique du calendrier de notre chère civilisation, vous aurez remarqué que proclamer haut et fort à un millier, euh une centaine, euh une dizaine de lecteurs que le Nano, comme Capri, c’est fini, un 26 novembre, c’est un peu mettre la charrue avant les boeufs ou le point avant les mots. C’est l’heure du bilan de mon Nano et comme je l’ai interrompu depuis quelques jours déjà, il est un peu mitigé cochon d’Inde. Au passage, qui donc a créé cette expression? Si quelqu’un le sait, qu’il parle ou se taise à jamais.

Si vous ne le saviez pas, mon objectif du moment était en fait de constituer ce put*¤* de recueil de nouvelles pour Noël. Bon, autant vous dire, que cette année, sous le sapin, faudra se contenter de Ferrero Rocher les Cocos (Attention, ceci n’est pas une injonction à vous ruer sur les rochers à la coco, quoique, je crois qu’eux au moins, n’ont pas d’huile de palme… J’aurais pu dire zouzous, si vous voulez).

Le hic du Nano, c’est qu’il faut comptabiliser sa progression tous les jours sur la plate-forme. OK, jusque-là, ça va. Mais dans le cadre de la réécriture de nouvelles, ça se complique dans la barrique (je sais, on devrait dire baraque, mais ça rimait mieux). Parce qu’on doit découper, transformer, ajouter, réinventer. Je peux partir de 1600 mots, et me retrouver 2 heures plus tard à 1800 seulement ! 200 mots pour 2h selon le compteur… ce qui veut dire en gros : soit il me faut une scrupuleuse attention pour choisir entre l’article UN ou LE à chaque nouveau nom, (je suis pas prête de sortir une Pléïade) soit va falloir arrêter de jouer au foot avec un (ou le ?? 😉 )bouchon de stylo et le chaton ! Oui, notre chat est un vrai sportif, et économique en plus.

Bref, toujours est-il que je n’avançais pas dans le décompte, et que ça ne collait pas avec le Nano. J’aurais dû en effet gratter de la feuille sans trembler d’un pouce. Alors, j’ai eu l’idée virevoltante de retravailler une pièce de théâtre écrite l’année dernière à la toute même période. Après la minute d’effroi et d’incrédulité à certains passages, je me suis mise, à tout corriger avec une qualité que je n’utilise guère : le sérieux ! Et c’est là, ami lecteur, écrivant, que le conseil éclot. Oui, il aura fallu toutes ces lignes à parcourir pour soutirer une information cruciale, que Margaret Artwood, m’avait pourtant révélée il n’y a pas si longtemps.

NE JAMAIS DONNER À LIRE SON TEXTE TOUT DE SUITE, ET CERTAINEMENT PAS À SON PARTENAIRE. Effet dramatique accentué par les majuscules sur toute la phrase.

Bien sûr, j’ai fait les deux. Je suis du genre hum comment dire… quand j’ai terminé d’écrire, faut que la première personne que je croise (et qui sache lire), me fasse un retour sur mon travail. Il se trouve que c’est souvent mon compagnon, qui n’est malheureusement pas analphabète, sinon, j’aurais été capable d’aller enquiquiner les voisins de palier.

Et là, drame, fort rare, d’autant qu’il en est à sa trentième découverte de publications en avant-première, il me dit texto, cash, direct : ta deuxième partie ne colle pas, ça n’est pas possible. Faut tout changer. À partir de l’Acte 2 -et pas Sud ! (blague d’intello). La moitié de la pièce quoi. Rien que ça. Pour un détail, qui pour moi, veut dire beaucoup. Parce que Belzébuth, ça fait quand même partie du titre de ma pièce.

Je n’ose décrire ma réaction. Je crois que tous les poils de mon corps se sont hérissés -et je peux dire qu’en approche de l’hiver, ça fait beaucoup- et la foudre s’est abattue sur mon aimable comparse transformé en bêta-lecteur. Non, je ne pouvais pas me contenter d’un « ça ne va pas ». Si ça n’allait pas, fallait qu’il m’explique dans les détails, et que ça saute dans les pommes de terre, parce que ma marmite était pleine à exploser, après tant d’efforts de réécriture. Du concret, que diable !

Alors, voyant que les carottes allaient être un peu trop cuites, il s’est exécuté, point par point, la vapeur est redescendue, mes poils se sont remis à l’horizontal, je comprenais totalement et encore mieux, déjà des dizaines d’idées se bousculaient dans ma caboche ! Grâce à cette expérience, j’ai appris deux choses, comme une bonne pâte à crêpe, il faut laisser reposer son texte, pour se détacher du travail achevé.

Et ensuite seulement, le faire lire. À son compagnon qui ne demande que ça qui n’a pas le choix et qui possède un regard acéré (et juste) sur votre travail. Jamais tout de suite après, quand l’encre est encore toute fraîche, jamais non plus, avant de se coucher. C’est un coup à terminer la nuit sur le canapé, pour un commentaire mal explicité, ou pour une oreille mal embouchée. Eh oui, l’écriture et la critique ne font pas toujours bon ménage. (Quelle prouesse dans le jeu de mots : ménage ! couple ! Passons.) Quand on a écrit un premier jet de texte, on peut évidemment s’adonner à la danse de la fierté, et sortir tous les Tomahawks de la félicité qu’on a précieusement gardés. Mais, il ne faut pas oublier, que le chemin est encore long, et semé d’embuches, et de guides qui vous soufflent des « c’est pas encore ça, faut continuer ». Alors je continue.

Jusqu’au jour où vous ferez péter la danse de la joie, voler votre pudeur et votre chat, quand le travail finira par payer. Je ne veux pas me porter la guigne et j’attends de voir se dessiner un peu plus de concret avant de vous l’annoncer mais de mon côté, je viens d’apprendre une nouvelle qui m’a fait décoller les talons du sol, et que j’ai hâte de vous partager. En attendant, j’ai remis mes pieds sur terre, et je me suis réinstallée à mon clavier. Pour travailler. Sans relâche, sans NanoWriMo.

Nano, même si je t’ai abandonné en cours de route, je reviendrai vers toi, le moment venu, si moment arrive, si mon esprit rond veut se faire carré.

Belle soirée à vous, et bonne chance à tous les Nanowrimers. Sabrina.

Si vous voulez me lire et me suivre, c’est possible, avec un clic, sans clac.

13 réflexions sur “Apprentie en herbe #6, Nano, c’est fini !

  1. Salut Sabrina,
    à défaut d’écrire 50000 mots, NanoWrimo t’a fait réécrire tes nouvelles et ta pièce? Pas mal, quand même, non? Même si tu dois reprendre la pièce à l’Acte 2 🤣!
    Si tu finis publiée chez Acte Sud, tu n’auras pas perdu ton temps!!!
    “l’écriture et la critique ne font pas toujours bon ménage.” m’a fait mourir de rire: c’est si vrai! Et en même temps, comment résister à une première lecture, des fois que seuls les compliments pleuvent (sait-on jamais ?).
    Bravo pour le suspense: j’attends maintenant la nouvelle!
    À bientôt,
    Sandrine

    Aimé par 1 personne

    1. Coucou ! Oui, c’est vrai que je suis quand même ravie de ce que j’ai pu avancer grâce au défi mais je pense être loin du compte ahah ! L’avantage, c’est que j’ai pu tester mon degré de tolérance de critiques venant de mon conjoint, je crois qu’elles viendraient d’un éditeur, j’aurais acquiescé bien entendu qu’il faut tout reprendre 🙂 !!! Acte sud, dis donc, on va déjà finir un vrai projet et après on rêvera !! Belle soirée à toi, la suite très vite promis, j’ai une marmite sur le feu… Sabrina

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  2. Coucou Sabrina !

    J’espère que tu te portes bien ? Haha ! Eh bien ! Tu te lances dans de sacrés défis ! Mais le bon côté des choses c’est que tu sois lancée dans la réécriture d’anciens textes. Je suis d’accord avec toi, c’est toujours difficile de faire lire son premier jet aux personnes que nous aimons, nous sommes sujets à la critique… Et c’est tellement horripilant ! haha ! Bien qu’il y en a qui sont constructives… Mais quoiqu’il arrive ces critiques nous permettent d’avancer afin de nous surpasser ! Alors je te souhaite bon courage et j’ai hâte de lire des textes de ta compotée !

    Bonne soirée et à bientôt !

    Rodolphe

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    1. Salut Rodolphe ! Oui, je suis un peu tarée dans le ciboulot, j’aime bien faire des choses que je n’ai visiblement pas le temps de faire 😉 ! Et c’est vrai qu’il est indispensable de se frotter à la critique, c’est nécessaire à la création, car à force, on ne voit plus ce qui cloche, et c’est ce que j’aimais beaucoup à l’ESL. Là, ce qui a été finalement le plus dur à encaisser, c’est le côté laconique de son commentaire, surtout que c’est rare qu’il soit aussi tranchant. 🙂 ! Belle journée à toi, et belle inspiration, au plaisir de retrouver ton univers ! Sabrina

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    1. Ah Glomérule, tu es de retour 🙂 ! Apparemment, je ne suis pas sportive non plus, du moins, je suis meilleure en sprint qu’en endurance ahah ! Merci pour tes encouragements, et au plaisir de te retrouver sur la toile, le sport c’est la santé ahah 🙂 ! Sabrina.

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  3. Coucou Sabrina, ah j’ai l’explication pour le Nano. Moi j’ai tout Simplistex fixé un objectif moins ambitieux. 20000 mots quasi aboutis c’est tout ce que je peux faire pour le moment.
    Courage l ‘ année prochaine sera la bonne pour toi. 💪

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    1. Eheh Merci à toi ! Oui, je ne desespère pas au contraire et je suis déjà ravie de ce que j’ai accompli, mais à mener trop de projets en même temps, on ne se concentre sur aucun 😉 ! Bien joué de ton côté, 20000, c’est une belle avancée !

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    1. Exactement ! Et pour l’instant, c’est le principal ! C’est bien de se rappeler que le travail n’est jamais terminé !
      J’avoue que cette fois-là, je m’attendais pas à un retour si catégoriquement négatif :)! Belle soirée à toi !

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