Apprentie en herbe #5, ou inspiration, expiration

Bon, le mois d’octobre vient de se terminer et avec lui, mon devoir d’agenda ironique (Le meilleur tapissier )! Il est l’heure de m’attaquer à un autre challenge, parce que novembre est un mois que j’ai décidé de rayer de mon calendrier (j’espère que c’est l’anniversaire de personne), et que pour passer plus rapidement à décembre, mois de l’overdose de couleur rouge, de chocolats et de cadeaux, je vais tenter le Nanowrimo ! Alors, le Nano, quesako ? Eh ben, c’est le National Novel Writing Month ! Merci, ça aide vachement, Sabrina. Bon, ok. C’est un événement mondialo-planétaire qui réunit des milliers d‘écriveurs (et d’écrivains) autour d’un même challenge personnel : réussir à boucler en 30 jours pas moins de 50 000 mots ! Soit à peu près pour les matheux, 1600 mots par jour ou 3200 un jour sur deux, et ainsi de suite, faites les calculs, moi à part pour les recettes de gâteaux ratés, j’en fais plus trop. En bref, c’est peut-être plus facile d’instaurer une routine de tous les jours, que d’essayer de caler 8h d’écriture dans une journée de 24h quand on doit dormir, travailler et donner des croquettes au chat (optionnel). Vous l’aurez donc compris, c’est un hymne à l’écriture, au partage et à la rencontre ! Bientôt, elle va se transformer en scout celle-là. Pour vous inscrire et rentrer dans le cercle, c’est sur NanoWriMo. C’est en anglais, mais on peut aussi trouver la version française, et puis, sur le site, c’est simplement pour faire le bilan des mots, pour atteindre le projet donné au départ (je crois bien, c’est mon premier, je vous rappelle).

Et c’est là que mon titre fait sens. Du moins, essaie. Et oui, face à ce challenge complètement farfelu, va falloir beaucoup d’inspiration (et d’expiration !). Parce qu’au moment où je vous parle, au Day 1, je ne sais TOUJOURS pas ce que je vais écrire ! Alors, l’avantage du challenge, c’est de pouvoir écrire n’importe quoi -un roman, de la poésie, des listes de courses (peut-être pas… si ?)- et de pouvoir accumuler les projets ! Pour l’instant, j’hésite à en profiter pour refondre toutes mes nouvelles, je dis bien toutes, pour les allonger, les remodeler, les peaufiner, bref, en faire quelque chose de plus joli et plus fini pour sortir ce p*** de recueil pour Noël (cadeau pas cher et personnel, parfait pour la cheminée). Ou de reprendre le fil de mes voyages et les 10 carnets qui vont avec (désespoir). Ou de commencer toute autre chose. Sans savoir où aller. Laisser la plume s’exprimer, le clavier s’agiter, et prier pour que ce n’importe quoi me fasse gratter 50000 mots. Paraît qu’il faudrait écrire son premier roman complètement, et le jeter. Parfait ! Personne ne le lira, même pas mon chat, il est qu’au début de l’alphabet toute façon.

Il est vrai que jusqu’ici, l’exercice de la nouvelle s’est révélé plutôt facile. Je n’ai jamais de plan prédéfini (oups), vaguement des idées de l’endroit où je veux terminer (double oups), je laisse les premiers mots faire le travail, et zou, je tire le fil jusqu’à ce que je tienne une histoire. Car avant tout, ce qui m’importe, c’est de raconter une histoire, de susciter réaction, réflexion, émotion (tiercé, pas toujours dans le même ordre). Quand j’ai enfin mis le point final, c’est là que je pars à la relecture et que je passe en revue les jeux de mots, les rimes, les sonorités, tout ce que j’ai voulu insérer et faire transpirer dans le texte. Est-ce que ça sonne, est-ce que c’est utile, est-ce que le récit avance même avec ce clin d’oeil capillotracté qui ne fait rire que moi ? Parce qu’au bout du tunnel, il y a quand même des lecteurs ! Et que s’ils peuvent apprécier les contrepèteries et autres toupies qu’il m’amuse follement d’écrire, est-ce qu’ils arrivent à suivre l’histoire et les personnages que j’ai décidé de jeter dans la fosse ?

On m’a demandé une fois, en fin de formation, comment j’écrivais mes personnages, comment m’étaient-ils inspirés ? J’avoue n’avoir pas trop su que répondre à cette question, (je suis pas encore prête à jouer l’intellectuelle) la vérité est qu’une fois que je commence à écrire une phrase, les personnages apparaissent, je les vois et les entends, comme s’ils étaient dessinés dans un coin de mon cervelet. Alors, je rassure tout de suite, je suis pas Jeanne d’Arc, c’est juste que je les visualise très bien pendant que je me plie à l’exercice, après, ils disparaissent et me suivent pas jusqu’au marché non plus. En gros, c’est comme quand vous arrivez par la méditation à voir des lieux et des images précises. Bon, ben moi, j’y arrive pas du tout en position du lotus, mais par contre, devant ma page, ça se fait naturellement.

Mais si je creuse un peu plus la question, et que j’y réfléchis vraiment, mes inspirations viennent évidemment de mon passé, de mon vécu, des personnes qui m’entourent à plus ou moins de degrés (toute-ressemblance-serait-pas-trop-purement-en-fait-un-peu-fortuite -quand-même), des articles et faits divers que je lis, des romans que je dévore, des films dans lesquels je baigne, des voyages et des kilomètres que j’ai parcourus, des causes qui me tiennent à coeur, et même des gens que je croise dans la rue. En fait, tout peut être matière à finir sur du papier. J’observe beaucoup, sans m’en rendre toujours compte, mais parfois dans un restaurant, une situation m’interpelle, ou un autre client, et je les range dans ma boîte à inspiration. Et ils ressortent, comme des pantins, quand je m’y attends le moins. Ils sont tapis dans l’ombre, et n’attendent plus qu’à s’extirper. Si un jour j’ai le regard vide en face de vous, pendant que je mange ma salade, attention, je suis peut-être en train de vous imaginer dans ma prochaine nouvelle, ou juste en train de kiffer les feuilles de laitue savamment assaisonnées.

Voilà les pensées de ce jour 1 du Nanowrimo, car je ne sais pas quelle direction je vais prendre, ni si je vais réussir le défi, ni comment m’en sortir sur du long format, ni quels polichinelles vont surgir de ce mois d’écriture, mais je suis prête à saisir le Nano à bras le corps, et à inspirer… expirer.

Bon Nano à tous, et belle journée aux autres bien plus sains d’esprit qui ne s’infligent pas un tel défi !

Et déjà 150

Et déjà 1054 mots d’écrit ! Yes ! 1055 !

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9 réflexions sur “Apprentie en herbe #5, ou inspiration, expiration

  1. Bon jour,
    J’ai participé en 2013 au Nano de novembre avec 50 000 mots en 25 jours … c’est un sacré challenge quand on n’a pas que ça à faire … 🙂
    Je t’encourage vivement sur ce fameux Nano …
    Max-Louis

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      1. J’avais dès le mois d’octobre, pour m’échauffer, tel un sportif, écrit tous les jours entre une demi-page et trois pages pour former 31 chapitres d’une histoire complète …
        Pour le nano j’ai eu l’idée d’une sorte de conte/fantastique/fantasy … mais en vérité, après l’avoir écrit … il est toujours en l’état … il faudrait le retravailler …
        Il m’a été utile parce que j’ai écrit un premier livre (en octobre) achevé en un mois …
        Les commentaires peuvent compter si cela fait parti de ton projet nano, tout simplement …
        Bonne soirée à toi 🙂

        Aimé par 1 personne

      2. Tu avais un bon rythme en effet ! Bravo pour cette réussite au moins :)! Pour le reste, il paraît que le premier jet n’est que 30% du travail, ahah, il t’en reste 70 pour retravailler, ou le jeter à la poubelle (un conseil de Margaret Artwood) ! Comme je ne suis pas sûre des pourcentages, prends le conseil le plus pertinent pour toi 🙂 et bon courage ! Allez, je me replonge dans l’écrit !

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  2. Salut Sabrina,
    tiens je me reconnais aussi dans ce que tu dis sur ton inspiration pour les nouvelles et comment tu les structures (ou plutôt comment tu ne les structures pas :)!) à l’avance. Sauf que moi je pars souvent d’une ambiance plus que de personnages. Et j’ai du coup les mêmes interrogations sur comment on devient grande ou comment passer à un format plus ambitieux!
    Nanowrimo – super idée. Tiens je m’y serai bien mise… Mais du coup j’ai déjà 12000 mots de retard et pas la moindre idée d’où commencer (sans compter les nouvelles pour l’Esprit Livres…). Allez, zou, je mets ça dans mon agenda pour l’an prochain!
    Bon courage et bon nano!
    Sandrine

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    1. Coucou Sandrine ! Bizarrement, ça ne m’étonne pas de toi, je sens que tu as une écriture intuitive, et au bout du compte, ça marche toujours (de mon point de vue en tout cas à chacune de tes nouvelles). Il m’est arrivé de partir d’une ambiance aussi, mais c’est vrai qu’en général, c’est la première phrase que j’écris qui dirige le tout. Comme quoi, c’est important, car après, je reste sur cette première idée, en espérant que ce soit la bonne ! Pour le format plus ambitieux, j’en suis au status quoi, et le Nano… j’ai sauté un jour, celui d’hier, et j’ai commencé à retravailler les nouvelles pour le recueil, mais j’ai l’impression qu’avec le compteur de mots, les modifications, c’est un peu faussé, et je n’avance pas avec la légèreté de la plume demandée par le challenge… Donc aujourd’hui, je me décide, je commence un grand truc ou je finis un autre projet… mais long, souhaite-moi bonne chance ! Tu vois, au final, tu n’es pas si à la bourre 🙂 ! Belle journée à toi, et bonne inspiration ! Sabrina

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