Le meilleur tapissier (Agenda ironique octobre, propre participation)

Ouh la la, presque deux semaines sans rien écrire sur ce blog ! Ça tombe bien, moi qui suis ce mois-ci désignée pour héberger l’Agenda Ironique d’octobre. Bon, d’une, je suis en vacances, et les vacances, c’est une excuse pour glander, surtout quand on s’en va en England. Et de deux, j’ai pas vraiment chômé car j’ai participé à un concours de nouvelles, je vous invite à la lire et voter (Chamallow), si l’envie vous chante, ou même à participer, c’est jusqu’au 17 novembre je crois bien ! Mais revenons à nos boutons. Voici ma contribution, calée entre quelques heures de trajet en roulage à gauche et quelques gouttes de pluie. Je rappelle les règles : fallait écrire comme dans le Prince de Motordu, une Lisse Poire, qui commence et finit avec une phrase à rime (pas du Verlaine demandé non plus), et qui glisse les mots Balai, Chaudron et Masque. On a jusqu’au 28 pour transmettre les textes (j’ai rallongé un peu car je suis short short niveau du temps) et puis on vote dès le 28 ! Tout est plus clair ici Sujet Agenda Ironique octobre 2019 et je remercie d’avance tous ceux qui m’ont envoyé leurs truculents textes et les lecteurs qui se frotteront à ma propre Lisse Poire (suivez les italiques). On se retrouve le 28 pour la découverte de toutes les nouvelles ! (J’espère que j’ai tout bien fait, Agenda-Ironiquiens, faites-moi signe si ça cloche…)

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Elsa n’aimait décidément pas les gâteaux Alsa. Parce que ça finissait toujours pareil. Des cakes ratés. Des cookies tarés qui terminaient à la coupelle. On se toquait couvent d’elle, et elle mérita du surnom de “Miss Galette” car ses créations étaient raplapla comme de la crêpe. Et pourtant, à chaque pois, elle n’avait plus qu’à casser un ou deux boeufs. Rien à y taire hélas, ses moelleux ne moellaient pas, ses fondants ne fondaient point, ses crémeux ne crémaient guère. 

Un jour, un grand concours frit glace dans son sillage natal : on allait couronner le meilleur tapissier ! Débitants et confirmés pourraient s’y grotter ! Gare cependant, aucun subterfuge ni aucune buse n’étaient de la tise. Du balai les prépas Alsa, Maizena ou Ancel (et Gretel). Fallait tout confectionner, de A à Raid. Elle vit là un cygne de la providence, une tanière de saisir sa chance. 

Le tour J, ou T, elle emmena tout le nécessaire qu’elle étala sur la fable, au milieu des autres tarticipants, si mûrs et confiants, qui lui jetaient de drôles de gérards. Elle crut même en voir un lui pourrir gentiment. 

Le pop départ retentit. 

Elle se précipita sur la marine et et la perça dans le saladier, fallait pas se flanter, c’était le plus gros dépit de sa vie. Alors, elle mesurait tout avec précaution, les litres, les grattes, rien n’était scellé au falzard. Elle se mit à touiller de toutes ses morses. Elle ne coulait aucun jumeaux dans sa pâte. Elle se concentrait sur sa vache, tant et si bien que sous l’effort, son oeil froid bondit de son orbite et plongea dans la jatte ! Elsa le remarqua à peine, tout entière dévouée à visser sa datte. Puis vint le four du lucre. Comme elle voyait moins bien, de son oeil solidaire, elle en dit un peu trop, fendant la rate plus dure à remuer. Fi ! Elle porta la mixture à ses lèvres pour le shooter, mais c’était tellement sucré que sa mouche gourmande tomba d’un pou dans le bol ! Tant pis ! On peut reconnaître un bon râteau à ses effluves feulement. Elle se refit à tourner de plus belle. L’heure dealait à toute allure. Elle versa un peu de pleur d’oranger.  Stressée par la manoeuvre, elle en jeta plus qu’il n’en dallait. L’odeur qui s’en échappa était si morte que son nez, trop sensible,  se décrocha aussitôt. Cette fois, ça tomba à côté, laissant la latte impacte. Mais Elsa n’eut pas le pan de s’émouvoir, elle devait s’attaquer aux fruits ! 

Chop, chop ! que ça faisait !

Crr crr ! que ça crissait ! 

Les sons étaient si rapprochés et si répétés qu’ils rentraient dans sa fête et n’en foulaient plus sortir. Bientôt, ses tampons n’en furent plus, et ses deux oreilles tombèrent en même temps parmi les bruits déjà branchés ! En deux clac, clac qu’elle n’entendait plus, ils partirent avec le reste du gâteau en fournée. Fin minutes plus tard, elle en sortit un bateau qui avait superbement ronflé ! Satisfaite et peureuse, elle disposa toutes les rondelles pestantes. Elle n’avait que quelques minutes pour farpaire son oeuvre et ses pains tremblaient tellement qu’au moment où le gong tonna, enfin où elle vit les autres confettiteurs peser leurs usenstiles, elle permit aussi son bras, celui qui venait tout juste de paître la dernière touche de braises au pommet du château

Triomphante, son seul oeil lançait des éclairs, non pas au chocolat ni au café, mais de fierté ! Elle avait réuni ! Et à la surfrise de tous, sous des pieux effarés, elle fut élue Champignonne de l’année ! Elle reçut de sa main restante, le trophée tant convoité, un chaudron de gouda au caravelle soeur salé ! C’est ainsi que, pour la première fois depuis le début du concours, une lame avec un oeil, une louche, des oreilles et un gras en moins, en gros une femme au masque de Picasso, on intronisa. 

La légende dit que sous le coup de l’émotion, Elsa perdit son second bras en recevant sa récompense, et que dans son élan, celle-ci se cassa. Adieu le nougat.

Koala un semblant de chorale, et livre à vous de boire à cette lisse poire…

 

Voilà, en attendant les autres nouvelles des participants de l’agenda ironique, qui devraient sortir le 28 novembre, dans un nouvel article, abonne-toi, si ça t’a plu !

21 réflexions sur “Le meilleur tapissier (Agenda ironique octobre, propre participation)

  1. Bon jour Sabrina,
    Euh … j’ai lu et relu à haute voix … il est vrai que ça va à cent à l’heure et qu’il faut pas rater une chicane dans lecture… y a de bons moments … et cela me rappelle cet auteur humoriste incontournable : Pierre Repp … 🙂
    Max-Louis

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  2. Le tapissier et le pâtissier

    Un pâtissier faisait de la pâtisserie,
    Son voisin tapissier de la tapisserie.
    Lorsque le pâtissier fait sa pâtisserie
    Sa pâtissière fait de la tapisserie,
    Quand le tapissier vaque à sa tapisserie
    Sa tapissière cuit de la pâtisserie.

    Aussi retrouve-t-on des clous de tapissier
    Dans la pâtisserie du voisin pâtissier,
    Aussi retrouve-t-on les choux du pâtissier
    Sur la tapisserie du voisin tapissier.
    Et comme leurs moitiés sabotent leurs métiers,
    Leur industrie et leur commerce en pâtissaient.

    Moralité
    Pâtissiers, pâtissez ! Tapissez, tapissiers !
    À chacun son métier ! À chacun sa moitié.

    Bernard Lorraine

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  3. Coucou Sabrina !

    Quelle recette ! J’ai été pris dans cette lecture aux règles déformées haha ! Ton style est addictif, merci pour ce moment de lecture !

    Passe une bonne fin de journée,

    Rodolphe

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