Le Matador souriait. La bête, plus si sauvage, capitulait.
L’arène frémissait, accrochée aux derniers instants de cette mort proclamée.
Fallait se rendre à l’évidence, elle était coincée, cernée : un animal.
Le souffle court, elle attendait. Étourdie, troublée, elle pantelait. Elle s’était démenée tout du long, mais cette fois, elle ne pouvait gagner. La bataille avait été épuisante, ardue, et sous les applaudissements d’une audience prise entre la fierté et les larmes, elle rendait les armes. Elle le sentait. Sous les bannières colorées, c’était son grand final.
Elle avait suivi les tourbillons de ces mains qui se tendaient, écouté les carillons d’une fête qui se consumait déjà, au milieu de ces invités hagards, qui n’étaient pas là par hasard. Ils étaient aux premières loges, pour assister au débat forcené qui se tramait en elle, goûter à la saveur de la désespérance, boire au suc de son errance.
La défaite, la déroute, la débâcle, le désatre quoi.
Ils frissonnaient devant ce spectacle lancinant, cet échec cuisant, s’inclinaient eux aussi face à ce Mastodonte, qui se gaussait de son jeune âge, qui lui avait fait miroiter, de ses voiles pourpres et opaques, l’illusion d’une issue différente.
Cette nouvelle a été remaniée et éditée dans mon recueil BREAKING NEWS. Pour comprendre et connaître la fin, il n’y a plus qu’à commander !
Pour ne rien manquer des parutions du blog, c’est là 🙂 !
Très émouvant, poignant.
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Merci beaucoup Steve, pour ta lecture, et ton commentaire. A très bientôt ! Sabrina.
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